Les gouvernements devraient réglementer le secteur commercial de la perte de poids, afin d'empêcher que les Canadiens désespérés de perdre des kilos soient victimes de produits et de programmes qui font la promotion de thérapies qui n'ont pas été scientifiquement vérifiées, selon des médecins spécialistes de l'obésité.

Dans un éditorial publié cette semaine dans le Canadian Medical Association Journal, les docteurs Yoni Freedhoff et Arya Sharma soulignent qu'il n'existe aucune solution miracle qui permette de perdre du poids ou d'empêcher les kilos perdus de réapparaître.

«La majorité des fournisseurs de produits d'amaigrissement commerciaux manipulent les consommateurs vulnérables en entretenant des attentes irréalistes et des fausses croyances», écrivent les médecins.

Les docteurs Freddhoff et Sharma dénoncent les programmes qui font la promotion d'injections de vitamines ou de suppléments de plantes médicinales, lesquelles ne sont appuyées par aucune preuve scientifique qui soit basée sur des recherches cliniques.

Et les faux remèdes d'amaigrissement sont offerts tant par des cliniques que dans des produits en vente libre, déplore le Dr Freedhoff, directeur médical de l'Institut Bariatric Medical à Ottawa.

La perte de poids et son maintien dépendent en outre de plusieurs facteurs, notamment la réduction de l'apport calorique, le choix d'une saine alimentation, une activité physique régulière et le traitement de facteurs psychosociaux et physiologiques qui mènent à trop manger, explique pour sa part le Dr Sharma, de l'Université d'Alberta.

Le médecin souligne qu'il ne s'oppose pas aux centres de traitement de l'obésité ou de perte de poids commerciaux, mais plutôt aux personnes qui font de fausses allégations et qui vendent des produits qui n'ont aucune validité scientifique.

Les deux docteurs souhaitent que le gouvernement fédéral ainsi que ceux des provinces et des territoires obligent les fournisseurs de produits amaigrissants à être officiellement accrédités, pour que les consommateurs puissent identifier ceux qui offrent des services qui ont une réelle valeur scientifique.

Les médecins Sharma et Freedhoff estiment également que les produits d'amaigrissement devraient recevoir une approbation régulatrice avant de pouvoir être vendus, qui serait basée sur des essais cliniques appropriés qui prouvent leur efficacité.