Les polluants présents dans le sang de la mère représentent un risque pour le développement du nouveau-né et tout spécialement son quotient intellectuel, ont estimé mardi des experts, dans le cadre d'un colloque organisé à Paris sur l'environnement chimique et la reproduction.

Selon une étude de l'Institut flamand de recherche technologique, conduite sur des nouveau-nés jusqu'à l'âge de trois ans, le niveau des hormones thyroïdiennes, essentielles pour le développement cognitif, est inversement proportionnel au niveau des PCB dans le cordon ombilical.

Les PCB (polychlorobiphényles), également appelés pyralènes, sont des composés chlorés, classés par l'ONU parmi les polluants les plus dangereux.

Interdits à la vente en France depuis 1987, les PCB ont longtemps été considérés comme des «produits miracles» aux vertus isolantes (joints, textiles, transformateurs). Ils ont une longue durée de vie et se concentrent d'un maillon à l'autre de la chaîne alimentaire.

«Un niveau élevé de PCB a un impact sur le développement de la parole et sur le comportement de jeu», a précisé la chercheuse qui a conduit l'enquête, Greet Schoeters. «Plus le niveau de PCB est élevé, plus le poids à la naissance est faible», a-t-elle ajouté, faisant état de «risques d'obésité» ultérieurement.

L'exposition prénatale au plomb a aussi un impact négatif sur le développement cognitif de l'enfant, particulièrement chez les garçons, et ceci même à un niveau très faible, a souligné une étude présentée par Wieslaw Jedrychowski, chercheur à l'Université Jagiellonian de Cracovie.

«Un déficit de l'attention et du quotient intellectuel et une incapacité d'apprentissage» ont ainsi été constatés à partir de 36 mois chez des enfants même faiblement contaminés (moins de 5 microgrammes de plomb par dl de sang à la naissance).

M. Jedrychowski a préconisé d'abaisser le seuil de l'OMS, qui fixe le niveau acceptable de plomb à dix microgrammes/dl.

L'étude, réalisée sur 460 nouveau-nés en Pologne, a mis en évidence un déficit moyen du quotient intellectuel de 9 points chez les garçons faiblement exposés tandis que l'impact reste insignifiant chez les filles au même niveau d'exposition.