Les carotides, les artères du cou, d'enfants et d'adolescents obèses ressemblent beaucoup à celles d'adultes de 45 ans, selon une étude rendue publique mardi.

Ces chercheurs ont mesuré l'épaisseur des parois intérieures de ces artères à l'aide d'ultra-son chez 34 garçons et 36 filles souffrant de surpoids et d'obésité. L'âge moyen de ce groupe était de 13 ans et 89% des participants étaient blancs.

Un accroissement de l'épaisseur des parois des carotides qui alimentent en sang le coeur et le cerveau, indique qu'il y a une augmentation des plaques de graisse risquant d'obstruer ces artères et de provoquer une crise cardiaque ou une attaque cérébrale.

«Nous avons constaté que l'état des artères de ces enfants et adolescents était plus typique de quelqu'un de 45 ans que de quelqu'un de leur âge», note le Dr Geetha Raghuveer, professeur adjoint de pédiatrie à la faculté de médecine de l'Université du Missouri à Kansas City et cardiologue au Mercy hospital.

L'épaisseur des parois des carotides des participants était en moyenne de 0,45 millimètre avec un maximum de 0,75 mm.

«Ces enfants avaient un âge vasculaire --état d'épaisseur des artères-- de 30 ans plus âgé que la normale», a souligné le Dr Raghuveer, qui a présenté cette étude à la conférence annuelle de l'American Heart Association, réunie depuis le week-end à la Nouvelle-Orléans (Louisiane).

«On dit qu'on a l'âge de ses artères, ce qui signifie que l'âge vasculaire est plus important que l'âge de l'extrait de naissance pour l'évolution des maladies cardio-vasculaires et le risque d'attaques cérébrales», a poursuivi le cardiologue.

Ces enfants avaient des taux anormaux d'un ou plusieurs types de cholestérol dont des niveaux élevés de LDL, le «mauvais cholestérol», et des taux trop bas de HDL, communément appelé «bon cholestérol».

D'autres études sont nécessaires pour déterminer si l'accumulation de plaques artérielles pourrait être inversée si ces enfants perdaient du poids, faisaient de l'exercice ou étaient traités avec un anti-cholestérol, ont estimé dans un communiqué les auteurs de l'étude.

«Je suis optimiste sur la possibilité de faire quelque chose, car chez les enfants ces plaques ne sont pas calcifiées» comme chez l'adulte, a jugé le Dr Raghuveer.

«Si l'on peut améliorer l'état des artères et la circulation sanguine chez les adultes, je suis sûr qu'on peut faire de même pour les enfants», ajoute-t-il.

Les autres facteurs de risque d'accumulation de plaques dans les artères chez les enfants et adolescents sont l'hypertension artérielle, le tabagisme passif et la résistance à l'insuline, fréquente chez les obèses.