L'hôpital de Montréal pour enfants donne des contrats d'analyse à un laboratoire privé américain plutôt que de confier ces tâches à ses propres employés. Chaque semaine, cinq échantillons du laboratoire de cytogénétique sont envoyés au Massachusetts afin d'y être analysés. Les technologistes médicales de l'hôpital de Montréal pour enfants dénoncent cette situation. Elles estiment qu'elles pourraient très bien effectuer ces analyses, à moindre coût. Selon l'alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (apts) du québec, les analyses faites au privé coûtent en moyenne 340$ chacune contre 120$ au public.

«Pourquoi faire affaire avec un laboratoire américain si les techniciennes sur place à l'hôpital de montréal pour enfants sont prêtes à faire les tests? on ne comprend pas», commente la présidente de l'apts, dominique verreault. la directrice du laboratoire de cytogénétique de l'hôpital de montréal pour enfants, la dre alessandra duncan, explique qu'elle est aux prises avec une importante pénurie de personnel. «nous avons quatre postes vacants sur vingt. cette situation est chronique. on accumule constamment des retards dans les analyses», dit-elle. les analyses en cytogénétique sont complexes et demandent un haut degré de spécialisation de la part des techniciennes. trouver de la relève est difficile. la dre duncan reconnaît que durant quelques semaines au printemps, plusieurs techniciennes ont accepté de faire des heures supplémentaires pour faire plus d'analyses. pendant l'été, les retards avaient disparu.

 

«Mais ils sont revenus. on doit améliorer notre situation autrement que par les heures supplémentaires. parce qu'à la longue, les heures supplémentaires amènent des burn-out et des erreurs d'analyse, et on ne veut pasça», dit la dre duncan. le laboratoire de cytogénétique de l'hôpital de montréal pour enfants a donc signé un contrat d'un an avec le laboratoire américain genzyme. environ 6% des analyses réalisées annuellement à l'hôpital sont envoyées aux états-unis. pour mme verreault, cette situation est inacceptable. «les heures supplémentaires coûtent moins cher, dit-elle. et nos techniciennes sont prêtes à le faire. je ne comprends pas pourquoi on préfère aller aux états-unis.»