Mario Batali a cédé ses parts dans tous les restaurants du groupe qu'il avait constitué avec la famille Bastianich, ont annoncé mercredi deux de ses membres, 15 mois après les accusations d'agressions sexuelles par plusieurs femmes contre le chef américain.

Dès la publication des allégations le visant, début décembre 2017, Mario Batali avait indiqué qu'il se mettait en retrait de la gestion quotidienne du groupe.

Il a franchi une nouvelle étape en cédant toutes les participations qu'il détenait dans les restaurants de Batali & Bastianich Hospitality Group.

L'opération a été officiellement achevée mercredi, ont annoncé Joe Bastianich, co-fondateur du groupe, et sa soeur Tanya Bastianich Manuali, dans un document transmis en interne.

À l'issue de ce rachat, B&B HG va être dissout et une nouvelle société sera créée pour chapeauter les établissements.  

Le groupe compte actuellement vingt lieux différents, notamment Babbo Ristorante e Enoteca, le premier restaurant créé par Mario Batali avec les Bastianich, en 1998, à New York.

Babbo compte encore aujourd'hui une étoile au guide Michelin, de même que Casa Mono et Del Posto, deux autres restaurants new-yorkais du groupe.

Mario Batali négocie également la cession de ses parts dans Eataly USA, qui a développé des épiceries fines italiennes géantes, à New York, puis dans d'autres villes, a indiqué à l'AFP un porte-parole.

Ces entreprises ne publient pas leurs comptes, mais en 2012, Joe Bastianich avait indiqué que les restaurants de B & B HG et les points de vente Eataly avait réalisé 250 millions de dollars de chiffre d'affaires annuel au total.

Après les premières accusations publiées par le site spécialisé Eater en décembre 2017, le Washington Post a publié d'autres témoignages allant dans le même sens, avant que le magazine télévisé 60 Minutes ne leur emboîte le pas.  

Début janvier, la police de New York a indiqué avoir classé sans suite trois plaintes, deux portant sur des faits prescrits et la troisième parce que l'enquête n'avait pas été concluante.

Né à Seattle et d'origine italienne, Mario Batali, 58 ans, était l'une des figures les plus populaires de la gastronomie aux États-Unis, où il symbolisait la nouvelle cuisine italienne, plus orientée sur la qualité que sur la quantité.

Sa truculence, son physique généreux et ses petits yeux brillants en avaient fait un personnage de télévision très apprécié du public, qui s'amusait de sa queue de cheval, ses shorts et ses chaussures Crocs orange.

Depuis la publication des premières accusations, il n'apparaît plus à la télévision et tous les produits qui portaient son nom ont été retirés de la vente.