Les parfums ne sont plus l'apanage des grands couturiers. Étiquettes et boutiques de prêt-à-porter flairent aussi la bonne affaire, apposant leur griffe non seulement sur des collections saisonnières d'accessoires ou de vêtements, mais aussi sur des flacons bien sentis. Voyage au coeur de la garde-robe olfactive de l'heure.

Ce sont les familles royales et les empereurs qui ont été courtisés, en premier, par les parfumeurs. Le tsar de Russie, le prince de Monaco, la reine d'Angleterre... par le passé, beaucoup de têtes couronnées ont travaillé main dans la main avec des nez, pour immortaliser - au sens olfactif du terme - les moments phares de leur règne.

Ce n'est qu'au XXe siècle qu'une connivence s'établit tout naturellement entre parfumeurs et couturiers. Souhaitant rendre hommage à sa fille, et par ricochet, remercier sa fidèle clientèle, le designer français Paul Poiret a fait distiller une collection - «Les Parfums de Rosine» - juste après la Première Guerre mondiale. Mais c'est Coco Chanel qui, la première, a eu l'idée de commercialiser son image par le parfum. En 1921, en vacances à Monaco, elle se prend à rêver à un parfum qui porterait son nom. Un ami, le grand-duc Dimitri, la présente alors au parfumeur de la cour de Russie, Ernest Beaux, qui élaborera pour Mademoiselle Chanel différents échantillons.

Elle préférera le cinquième, et le commercialisera tout bonnement sous le nom de Chanel No 5. Le ton était donné: rares sont les couturiers qui, aujourd'hui, ne succombent pas à l'envie d'un parfum. Et pour cause: accessible au plus grand nombre, la vente de produits parfumés est garante de la santé financière de beaucoup de grandes signatures de mode.

Odeurs prêtes à porter

Plagiant les designers, les marques de prêt-à-porter sont - elles aussi! - tentées de jouer dans la cour des grands. Mais leurs prétentions sont tout autres. À l'inverse des labels chics et chers qui vendent une part de rêve en bouteille, les marques grand public considèrent le parfum comme un prolongement direct de leur collection d'accessoires ou de vêtements. Le tout, à des prix plus démocratiques que jamais.

1. Haute couture pour monsieur

Par l'entremise de cette fragrance aromatique et ensoleillée, Tom Ford souhaitait rendre un hommage bien senti à la Californie, une destination dont il admire la vitalité, l'élégance et le raffinement décontracté. À côté de la lavande, du tilleul et de la sauge, la feuille de palmier, le laurier rose, le cèdre et l'encens s'expriment d'une même voix.

Lavender Palm de Tom Ford, 215$ les 50 ml d'eau de parfum, en exclusivité chez Harry Rosen.

2. Haute couture pour elle et lui

Ce parfum mixte se veut une ode au voyage. Imaginé par le nez de la maison Hermès, Jean-Claude Ellena, il est résolument exotique (donc à mille lieues des carrés de soie classiques ou des sacs à main stricts de la griffe). Épicé, ce parfum amalgame des notes de cardamome, de citron, de thé vert et de musc. Dépaysant!

Vaporisateur réutilisable en édition limitée Voyage d'Hermès, 115$ les 35 ml d'eau de toilette chez Holt Renfrew et dans les boutiques Hermès.

3. Création clinquante

On le sait: le couturier italien Roberto Cavalli aime le tape-à-l'oeil, la féminité outrancière et la volupté. La parfumeuse affiliée à Givaudan, Louise Turner, a donc concocté à la femme Cavalli une fragrance «coup de griffe», à la fois sauvage, sexy et racée. Aussi ensoleillé que l'est son flacon doré, il respire le poivre, la fleur d'oranger et la fève Tonka.

Roberto Cavalli, 80$ les 50 ml d'eau de parfum chez La Baie, Holt Renfrew, Sears et Pharmaprix, dès la mi-mars.

4. Sillage affriolant

Reconnue à Paris comme la reine des dessous, Chantal Thomass ne pouvait nous offrir fragrance plus coquine et séduisante. À l'intérieur de son flacon jarretière, la myrtille, la pomme au caramel, la violette noire et la rose rouge nous font habilement la cour. À vaporiser au creux du décolleté, pour aguicher en toute subtilité...

Chantal Thomass Paris, 38$ les 30 ml d'eau de toilette en exclusivité chez Familiprix.

5. Boutique de cosmétiques

Jacob compare cette fragrance à une petite blouse à pois, ludique, enjouée et tout aller. Fraîche, coquette et espiègle, cette création est porteuse d'insouciance mais aussi d'élégance moderne. Elle fleure bon l'ananas, le fruit de la passion, les pétales de freesia et le bois. Et c'est l'actrice Karine Vanasse qui en est l'égérie!

Joie de Vivre de Jacob, 40$ les 50 ml d'eau de toilette, dans les boutiques Jacob.

6. Vent printanier

Un sillage à l'image de la collection printanière de la chaîne bon chic bon genre Banana Republic: frais et spontané. Sa composition florale est attribuable à Ilias Ermenidis, grand nez de chez Firmenich. Au menu de ce cocktail verdoyant: de la poire croquante, des feuilles de violette verte, de la pomme Pink Lady, du gardénia et du magnolia.

Wildbloom Vert de Banana Republic, 60$ les 50 ml d'eau de parfum, dans les boutiques Banana Republic.

7. Grosses pointures

Aldo vient de lancer une collection haute en couleurs. Trois fragrances sont à l'effigie des femmes et deux, à celle des messieurs. Élaborés en collaboration avec les maisons Robertet et Givaudan, les parfums associent coloris et personnalités. La version «Rouge» respire la pêche, la bergamote et l'ambre, et cible les êtres sensuels; la «Jaune» convient aux personnes enjouées, car elle sent bon la mandarine, le pamplemousse et la fleur de bigaradier. Enfin, la «Bleu» distille des notes de freesia, de verveine et de cacao, à l'intention des plus glamours. Offertes en trois formats pratiques.

Collection olfactive A is for Aldo (15$ les 10 ml d'eau de toilette, dans les boutiques Aldo et sur www.aldoshoes.com