L'Américain Alexander Wang a présenté jeudi sa deuxième collection pour Balenciaga, où il prend de plus en plus ses marques, mélangeant son style et celui de l'illustre maison parisienne. Chez Carven, il y a des fleurs, mais dans un style radicalement différent.

Le défilé a pris place dans un superbe lieu de Paris : l'Observatoire, construit au XVIIe siècle. Pour l'occasion, des végétaux ont grimpé sur les murs. Au premier rang ont pris place le patron du groupe de luxe Kering (auquel appartient Balenciaga) François-Henri Pinault et son épouse l'actrice Salma Hayek.

«Comme il l'a montré dans la première collection, il interprète magnifiquement la marque. Les premiers looks sont très Balenciaga revisité par Wang», a-t-il déclaré à l'AFP.

L'Américain Alexander Wang, l'un des chouchous de New York, qui aura 30 ans dans quelques mois, a été nommé il y a moins d'un an chez Balenciaga, une des marques les plus pointues dans l'univers du luxe. Il était principalement connu du grand public pour des vêtements sportswear.

«J'ai voulu débuter avec les archives, un hommage, puis commencer cette saison à vraiment mettre mon empreinte», a expliqué Alexander Wang après le défilé. Il parle notamment d'apporter «une partie de son vocabulaire sportswear».

Mais les premières silhouettes ne laissent aucun doute, avec des épaules rondes et des coupes évasées: nous sommes bien chez Balenciaga. Les premiers mannequins portent des jupes courtes et des shorts qui tombent en trapèze. La taille est très marquée et haute. Les tops, courts eux aussi, laissent entrevoir quelques centimètres du haut du ventre.

L'héritière de François Hardy

Tout autre look: ce qui pourrait être une simple chemise blanche ou une veste noire est en fait des robes, très courtes. Quelques mannequins plus tard, ces vestes sont prolongées d'un voile, qui recouvre les jambes tout en transparence.

Formé notamment chez Balenciaga, Julien Dossena présentait sa première collection chez Paco Rabanne, où il est arrivé en août. Le styliste a imaginé «l'héritière moderne de l'allure d'une Françoise Hardy des 60's en robe métal».

L'ambiance est assez science-fiction, avec beaucoup de gris métallisé et des mini-robes tout près du corps qui donnent l'impression d'être en plastique très brillant. Un hommage manifeste à Paco Rabanne. Un pantalon métallisé retient particulièrement l'attention, tout comme de tout légers débardeurs, couverts parfois par de grands manteaux.

Chez Carven, les fleurs sont partout. Grosses et très colorées dans le dos d'un manteau noir, en total look sur une jupe et une veste bleues, toutes petites sur une robe noire etc. Guillaume Henry propose une collection très fraîche et donne aussi un coup de jeune au vichy. La fille Carven aura souvent son nombril à l'air l'été prochain!

«C'est une collection très cute, très mignonne», a dit à l'AFP après le défilé l'acheteuse Maria Luisa Poumaillou, excellente pour détecter les nouveaux talents. «Les robes sont dans l'air du temps tout en ayant leur personnalité», poursuit-elle. «C'est désirable et accessible. C'est bien!».

Olivier Rousteing a imaginé «une nouvelle femme Balmain (...). Plus relax, plus sportive». «Elle peut s'habiller en Balmain à 9 heures du matin», a-t-il dit à l'AFP. Elle reste une conquérante, souvent toute en cuir noir, ou bien avec des vêtements qui brillent, ou encore dans de grands manteaux façon bombers.

Le styliste revisite aussi le pied de poule, le colorant en bleu et rose, et met en avant le carreau vichy. Il a dessiné des jupes «façon tutu», dit-il, «qui tournent», diraient les petites filles. Elles plaquent le ventre et les hanches puis tombent en volants. Ravissant, mais pas pour toutes les morphologies!

La troisième journée de la semaine de la mode parisienne se poursuit avec notamment les défilés Rick Owens et Lanvin. Vendredi, Raf Simons présentera sa collection pour le printemps et l'été 2014 chez Dior.

PHOTO BENOIT TESSIER, REUTERS

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Photo Thibault Camus, AP

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