Pour leurs collections de prêt-à-porter de l'été 2014, les stylistes milanais ont parcouru le monde, partant de la Sicile réinventée par Dolce&Gabbana pour aller vers les rivages exotiques de Missoni, goûter au Japon chez Marni et découvrir les peuples du monde avec John Richmond.

Le périple débute en Sicile. Stefano Dolce et Domenico Gabbana nous emmènent dans leur île fétiche, embaumée par un délicieux parfum des cerisiers en fleurs.

Les rameaux des arbres fruitiers grimpent le long de tenues légères et fluides en organza de soie et semblent comme bourgeonner à travers de micro-fleurs en tissu appliquées à même les vêtements ou de gros boutons en forme de marguerites jaunes.

Ailleurs, des guirlandes fleuries sont brodées sur de la soie laquée dans un effet vinyl, des roses égayent en relief une petite robe noire en chiffon, ou encore des bouquets de fleurs d'orangers éclairent un petit manteau rouge à col fourré. La fourrure en alpaga colorée est aussi utilisée dans des gilets ou des jupes.

Les colonnes d'antiques temples grecs se dressent sur des robes en soie peintes reprenant les tons sépia des vieilles lithographies, tandis que les ceintures sont constituées d'anciennes monnaies dorées. Pour le soir, la maison propose des robes de princesses byzantines dorées en dentelles et en brocart, incrustées de perles et de pierres précieuses.

La silhouette est hyper-féminine, s'inspirant de l'élégance des années 1940-1950. Les jupes, droites et serrées, descendent sous le genou. Les manteaux et les vestes adoptent une forme trapèze, tout comme les manches au niveau de l'avant-bras. Les mini-robes tunique aux manches cloches sont très courtes et légèrement évasées.

Chez Marni, les mannequins prennent des airs de geishas modernes avec des vêtements larges et sobres en coton. Chaussant des tongs à semelles extra-larges, elles portent d'amples pantalons de samouraïs, le manteau noué à la taille façon kimono. Des tiges grimpantes aux fleurs géantes s'enroulent sur des robes et des ensembles faisant écho à la délicatesse des estampes japonaises.

La collection s'enrichit progressivement de décorations froufrou. Des jeux de pinces, plis et autres fronces bouillonnent dans le bas des chemises donnant du volume aux flancs. Une multitude de micro-fleurs en tissu sont appliquées sur des manteaux, des tops et des jupes, créant un effet fourré tridimensionnel. Des ceintures élastiques à rayures et de grandes visières nouées à la tête par de longs rubans-lacets apportent une veine sportive à l'ensemble.

Atmosphère exotique chez Missoni, qui puise son inspiration à la fois en Afrique et en Inde. La mer s'étend à l'infini, dessinée à gros coups de crayons au fond de robes fendues par derrière et de jupes droites drapées façon sarong. Ce paysage marin verdoyant est dominé par un ciel blanc où s'envole une nuée de mouettes.

Tantôt les vagues s'épaississent d'un gros trait noir traversant de biais une jupe en maille, tantôt elles se fondent en une multitude de petites ondes rappelant le motif zigzag, icône de la maison.

Une vraie queue de cheval ondule sur la chevelure des mannequins, qui portent d'importants bracelets rigides. Les lettres du nom Missoni, grossies et rendues presque abstraites, décorent les vêtements. De fines franges de différentes tailles composent des robes ethniques, tandis que des coulées de lave couleur cuivre illuminent des habits sombres.

En micro-blouson de cuir damier, la femme imaginée par John Richmond enfourche sa moto pour aller à la rencontre de peuplades lointaines. Ses robes sont incrustées de baguettes métalliques ou décorées de micro motifs ethniques, qui ne sont pas sans rappeler les tatouages berbères et les dessins ancestraux de ces tribus du bout du monde.