La nouvelle est tombée jeudi dernier en fin de journée: le groupe Sensation Mode, producteur à la fois du Festival Mode & Design et de la Semaine de mode de Montréal, a annoncé la tenue simultanée des deux événements dès août 2014, devançant ainsi la SMM de près d'un mois.

C'est par la voix de ses coprésidents Jean-François Daviau et Chantal Durivage que la fusion de FMD et de la SMM de septembre, deux événements qui se déroulaient à un mois de distance à peine, a été annoncée.

Une solution qui a été motivée notamment par le succès grandissant du Festival Mode&Design qui «attire chaque année des visiteurs intéressés, dont bon nombre venant de l'Amérique, de l'Europe et d'Asie», a noté Mme Durivage. La SSM automne-hiver continuera de se dérouler en février comme à l'habitude.

Selon le groupe Sensation Mode, la création d'une synergie entre les deux événements permettrait de créer une «vitrine médiatique, promotionnelle et commerciale encore plus importante aux designers et représentants de l'industrie», grâce notamment au volet magasinage et à la forte participation des détaillants au FMD.

Du côté du budget, le groupe Sensation Mode espère que, grâce à cette fusion, les entreprises privées auront une plus grande participation. «Un événement d'envergure de ce genre permettra de concentrer l'argent et les efforts, ce qui sera sans doute un plus pour le gouvernement. On ne s'attend pas à des économies, mais à plus de budget et de moyens pour faire plus», explique M. Daviau, qui aimerait arriver à ne pas facturer de frais de participation aux designers lors des prochains événements.

Trop tôt pour les designers?

Jointe peu après l'annonce, la designer Marie Saint Pierre n'était pas du tout convaincue de la pertinence de ce regroupement: «Je ne vois pas vraiment quelle est la nouvelle, à part annoncer un changement de dates qui mettra encore plus de pression sur les designers. Il me semble qu'il n'y a pas là de travail de fond pour animer toute une industrie au niveau de la fabrication et de la commercialisation. Malheureusement, ils n'ont pas consulté les designers. On aurait pu trouver ensemble une idée intéressante, comme ce qu'on est en train de faire actuellement avec le Cabinet éphémère.»

«C'est sûr qu'il va y avoir un travail à faire avec les designers, admet M. Daviau. C'est tôt, mais si on se prépare, pourquoi pas? Berlin et Paris le font désormais au mois de juillet; dans l'environnement mode, on est en lien avec la réalité du milieu», note-t-il.