Pour «faire 2013», parlez de lingerie sculptante, remodelante ou encore de «shapewear»: soixante ans après, les dessous gainants font leur grand retour dans les rayons de sous-vêtements féminins, toujours pour donner une jolie silhouette, mais dans des versions plus confortables et même plus sexy.

«Le shapewear, c'est comme un fond de teint pour le corps. Or quand vous sortez, vous mettez du maquillage, non?», lance Edy Figini, responsable marketing pour la fibre Lycra, souvent associée à cette lingerie. La lingerie sculptante «va devenir un indispensable dans beaucoup de garde-robes, comme les dessous invisibles», pour Géraldine Mazin, acheteuse lingerie des Galeries Lafayette.

Le grand magasin du boulevard Haussmann vient d'ouvrir un rayon lingerie où culottes hautes, body, shorts, bermudas, combinaisons - tous sculptants - sont omniprésents. Objectif: aplatir le ventre, affiner les cuisses, les hanches, galber les fesses, etc.

Réapparue il y a environ trois ans, cette lingerie est maintenant vendue dans de nombreuses marques, qu'elles soient haut de gamme ou grand public, à plusieurs centaines d'euros chez Agent provocateur, ou à une vingtaine d'euros chez Etam.

Dans les années 2010, «on veut à nouveau se galber. Cette lingerie donne une plus jolie silhouette et ça cartonne!», explique Stella Cadente, designer, et directrice artistique de plusieurs marques de lingerie. La marque Sans complexe, «qui fait beaucoup de sculptant' a une croissance à deux chiffres», dit-elle.

«C'est une vraie tendance de fond qui va durer», estime-t-elle. «Même si ce n'est pas le cas sur les podiums, dans la vraie vie, la tendance est aux filles très sexuées, qui s'assument et qui veulent mieux mettre leurs corps en valeur», affirme Stella Cadente.

En taille 36 et 38 aussi

Mais les clientes, de tout âge, ne sont pas uniquement les femmes rondes. «Il y a deux ans, au début de la lingerie sculptante, on n'avait pas acheté de taille 36 et 38, puis on s'est rendu compte qu'il y avait beaucoup de demandes, autant que pour les tailles 42 et 44», raconte Géraldine Mazin.

Les femmes en mettent plus souvent, selon Edy Figini. «Il y a quelques années, les clientes achetaient cette lingerie pour une occasion particulière, sans être satisfaites par le produit», dit-elle. «Depuis que c'est devenu confortable, ça a changé».

«Il faut une vraie élasticité, pour que ça donne l'effet seconde peau», poursuit-elle. «Le lissant est très confortable», assure Géraldine Mazin. «Quant au sculptant, qui vous fait perdre en centimètres... Une fois que vous êtes dedans, ça va!», poursuit-elle.

Et les hommes dans tout ça? «La femme de 2013 achète la lingerie pour elle», affirme Géraldine Mazin. Surtout, la lingerie gainante essaie de se féminiser. «Le côté orthopédique, c'est fini!», lâche Géraldine Mazin. Certains modèles sont en satin, avec des touches de dentelle, et dans des tons raffinés. «Et une culotte haute noire avec un soutien-gorge noir en dentelle, ça peut être très sexy», affirme l'acheteuse des Galeries Lafayette.