Les prestigieuses marques horlogères suisses se sont livrées cette année à une véritable course à la taille de leur stand pour la 41e édition de Baselworld, le plus grand salon mondial de l'horlogerie et de la joaillerie ouvert jeudi à Bâle, dépensant toujours plus dans l'espoir d'étonner et d'attirer les acheteurs.

Alors que rien ne semble trop beau pour mettre en scène leurs nouvelles collections, les horlogers suisses ont vu toujours plus grand et toujours plus haut, doublant, voir triplant leur surface d'exposition pour s'offrir des stands à la hauteur de leurs ambitions.

Dès l'entrée, Tag Heuer, la marque phare du groupe de luxe français LVMH en horlogerie, donne le ton avec un gigantesque «paquebot» de 1863 m2 sur trois niveaux qui abrite 40 salons, lui permettant ainsi d'honorer plus de 2000 rendez-vous durant le salon.

Plus d'une centaine de personnes ont travaillé pendant sept jours pour monter ce gigantesque complexe conçu par l'architecte italien Ottavio Di Blasi.

La Montre Hermès, la branche horlogère du célèbre maroquinier parisien, a de son côté fait appel à Toyo Ito, le lauréat du Prix Pritzker, la récompense considérée comme le «prix Nobel» de l'architecture.

L'architecte a dessiné une vaste structure d'acier et de verre de 1040 mètres carrés entièrement recouverte de lattes en hêtre massif entrecroisées qui forme une résille entourant le pavillon.

Le stand a été conçu pour se poser comme un véritable havre de sérénité dans ce salon qui se transforme rapidement en ruche lorsque ses portes s'ouvrent au public.

Les marques horlogères multiplient les curiosités pour faire rêver les amateurs de montres et séduire les détaillants alors que plus de 100 000 visiteurs sont attendus durant cet événement considéré comme la grand-messe de l'horlogerie.

Selon la Fédération de l'industrie horlogère helvétique, la Suisse a exporté 29,2 millions de montres l'an dernier. Au total, il s'est fabriqué dans le monde environ 1,2 milliard de montres, dont plus de la moitié en Chine.

Fidèle à sa tradition, Breitling, qui s'est offert cette année un stand de plus de 500 mètres carrés sur dix mètres de haut, a réinstallé son gigantesque aquarium suspendu dans lequel près de 4300 poissons exotiques se livrent à un magnifique ballet nautique.

Jaquet Droz, une marque pointue de Swatch Group, a de son côté mis à l'honneur la tradition des automates qui avait fait le renom de la maison fondée au XVIIIe siècle.

La marque a fait appel aux talents de François Junod, un fabricant d'automates basé à Sainte-Croix, dans les contreforts du Jura suisse, pour mettre au point un magicien de 1,65 mètre qui se met en route tous les quarts d'heure.

Rebaptisé «Charlie», l'automate se livre alors à un tour de passe, soulevant l'un après l'autre deux godets sous lesquels sont cachés deux des montres de la nouvelle collection.

Le complexe qui accueille cette semaine les horlogers du monde entier a fait peu neuve, après des mois des mois de travaux. Plus de 20 000 personnes ont travaillé sur ce chantier de 430 millions de francs suisses (351 millions d'euros) pour rénover les halles, redessinées par Herzog & de Meuron, les architectes bâlois qui avaient conçu le stade en forme de nid d'oiseau pour les Jeux olympiques de Pékin avec collaboration avec l'artiste chinois Ai Wei Wei.

Le salon se tient jusqu'au 2 mai.