Dans New York encore glacée par une tempête de neige, la Fashion Week a promis lundi pour l'hiver 2013 la protection élégante, mais épaisse, de fourrures chez Carolina Herrera et Belstaff, de grands manteaux chez Phillip Lim et d'imprimés audacieux chez Marc by Marc Jacobs.

Présentée lundi soir pour la première fois au sein du centre officiel de la Fashion Week, le Lincoln Center, après avoir été déplacée notamment pour cause de retards de livraison, la deuxième ligne du créateur star américain, Marc Jacobs, a tenté de briser le mur de grisaille par un peu de fantaisie.

De gros imprimés végétaux ou géométriques sur des tuniques aux couleurs vives, rouge ou bleu et une pointe de vert, des coupes rétros, minis et parfois masculines, précédaient des pantalons de style «baggy» au-dessus des chevilles pour les femmes et des costumes en satin de soie et de laine aux couleurs acidulées pour les hommes.

Après le défilé, une gamme de sacs à main ronds bordeaux et rouge faisaient fureur en coulisse, chaque rédactrice voulant les examiner de plus près.

Plus tôt, l'une des grandes dames de la mode new-yorkaise, Carolina Herrera, a offert à la fourrure une place de reine dans sa collection, déclinée sur les ceintures, les manches, les manteaux, les robes et les dos nus.

Pour son défilé, elle s'est inspirée de Beethoven: «c'est pour cela qu'au début tout est très léger, et cela va ensuite crescendo, avec des robes de soirée très glamour et satinées», a-t-elle confié à l'AFP.

Mme Herrera y avait ajouté une «pointe d'années 40 dans les formes, avec de toutes petites tailles, des épaules, et le mouvement des jupes, des robes qui bougent» et du velours ou une longue robe en poney améthyste.

Sous les verrières d'un hangar de la grande poste de New York, l'Américain d'origine chinoise Phillip Lim avait, lui, habillé sa femme 2013 de cuir des pieds à la tête pour un look résolument urbain et éclectique.

Le premier modèle portait un manteau de néoprène rose pamplemousse au col de cuir pressionné, une minijupe de cuivre cognac à plis plats et d'étonnantes «bottes-sandales» grimpant très haut sur la cuisse. On les retrouvait tout au long de la collection, associées en noir ou cognac à des shorts bouffants néoprène, des robes zippées, des minijupes en cuir.

«Cette collection incarne la facilité nonchalante et le style éclectique des compagnes, petites amies et maîtresses de la génération des coureurs», selon le styliste.

James Bond Girls

Dans le cocon doré du Plaza Hotel, l'Américain Zac Posen avait choisi d'habiller «la femme non conventionnelle, qui aime et s'épanouit dans les codes historiques du luxe», a-t-il dit à l'AFP après son défilé dimanche soir.

Le designer de 32 ans a laissé libre cours à son inclinaison pour les robes sculpturales et glamour, parfaites pour le tapis rouge des Oscars fin février.

Adoptant des couleurs «régaliennes», du rouge bordeaux, au vert profond ou bleu marine, M. Posen s'est plongé dans le monde des élégants salons du début du XXe siècle, avec corsets, drapés, satin duchesse stretch et tweed jacquard.

Lundi, chez le Britannique Belstaff, la minijupe était, avec le cuir et la peau fourrée, en vedette.

Associé à un petit pull en laine, un blouson ou un manteau, accompagné souvent de larges bottes noires à talons, l'ultra-court était partout avec le noir en dominante.

Après Victoria Beckham, un souffle «so British» soufflait sur les podiums Tommy Hilfiger pour femme dimanche soir: top, manteaux, pardessus, minijupe plissée ou droite, short ou vestes courtes et croisées à six boutons, le prince de Galles était décliné sous toutes ses formes.

Chantre du chic brûlant et urbain new-yorkais, le jeune LaQuan Smith, 24 ans, s'est inspiré des James Bond Girls pour offrir à la femme 2013 une seconde peau, sensuelle et provocante, en néoprène, cuir, ou fourrure de poney.

La Fashion Week se poursuit mardi avec notamment Oscar de la Renta, J. Crew, Tory Burch et Vera Wang.