Hier soir, les griffes UNTTLD, Anastasia Lomonova et Lyn, regroupées au sein d'un même défilé, se sont emparées du Marché Bonsecours pour la clôture de la 22e Semaine de mode de Montréal. Verdict? Hourra, la mode d'ici a de quoi voir venir!

José Manuel et Simon Bélanger (les deux créateurs de UNTTLD), Anastasia Lomonova (dont c'était le second défilé à Montréal) et Jocelyn Picard (de la griffe Lyn, le petit nouveau) étaient très heureux de défiler ensemble.

«C'est un parti-pris, histoire de démontrer qu'on est solidaires, explique Simon Bélanger. D'ailleurs, on est véritablement amis dans la vie!».

«Clore la SMM, c'est forcément un privilège», ajoute José Manuel.

Galanterie oblige, c'est Anastasia Lomonova, la belle brune et unique fille de la bande des quatre, qui a ouvert le bal. «Les femmes d'abord!» s'exclame celle qui a opéré un changement radical de cap l'an dernier, en s'attaquant à un créneau nettement moins facile, mais forcément plus spectaculaire: celui des robes longues.

Photo: André Pichette, La Presse

Une création de Lyn

Le prochain cru hivernal annonce pour elle le retour des modèles aux genoux et leurs pendants flirtant avec le sol. Ces robes se déclinent le plus souvent en chiffon, les hauts se font bustier joliment plissé et rehaussé de rubans ton sur ton (gris, marine, noir, blanc...). Ici ou là, des détails de cuir agrémentent cette collection qui, dans ses précieux détails, se révèle plus «rock» que prévu, avec une découpe impressionnante dans le dos ou une chute de rein au «twist» inattendu.

Ont ensuite défilé les modèles spectaculaires et complètement «dingues» de Jocelyn Picard. «Ce sont des robes-pulls en gros crochets, des sortes de sacs de couchage parfois sans bras, aux allures de cocon ou de drôles d'hybrides», dit le créateur qui défilait, ému, pour la première fois de sa vie. «C'est terriblement excitant!» confie celui qui s'apprête à émigrer du côté de Londres pour y réaliser des projets «créatifs» (pas de doute sur ce dernier point). On le regrettera.

En attendant, les nuances de marine, terracota et blanc émaillent sa collection unisexe qui en jette.

Photo: André Pichette, La Presse

Une création d'UNTTLD

Mais le meilleur a-t-il été gardé pour la fin? Sans ambages, on répond: oui!

Il est vrai que l'on a un gros faible pour les créations du tandem d'UNTTLD. Cette Romance sauvage, telle qu'ils ont surnommé leur collection, est une balade à travers le temps et les climats.

Beaucoup de fourrure, la collection est commanditée par la NAFA (North American Fur Auction), habille cette mouture hivernale. Un gilet asymétrique dans le dos en renard gris nous séduit soudainement, agençant bandes de tissus et de fourrure, tout en donnant l'impression d'une incroyable légèreté. Un manteau «gorille» en fourrure encore apparait également comme une pièce exceptionnelle, associée à un pantalon seconde peau: là, on est carrément dans le must.

Autre voie que les créateurs empruntent de nouveau: celle nettement plus rock, qui donne à voir des hauts avec chaînes (dorées, argentées) ou des jupes sur le même modèle. À ne pas porter en total look. «On a cassé le tout avec, selon notre humeur, des pantalons en laine noire ou des vestes du même acabit», déclare Simon Bélanger.

Les silhouettes plus «couture» côtoient des looks plus commerciaux, comme ces blousons en cuir à panneaux de fourrure amovibles qui ont de quoi faire tourner les têtes et séduire les acheteurs potentiels.

L'une des pièces les plus incroyables est certainement ce pantalon seconde peau en dentelle et extensions de cheveux... On en reste baba.

En trois collections, UNTTLD confirme que oui, 10 fois oui, on va longtemps entendre parler d'eux. Coup de maître pour un carré d'as et, de notre part, un coup de chapeau à cette relève talentueuse qui clôt cette SMM sur une note ultra-créative.

Photo: André Pichette, La Presse

Une création d'UNTTLD