Il est né à Ormstown, au sud-ouest de Montréal, et elle est montréalaise pur jus. Tous deux sont mannequins depuis quelques mois seulement, et on peut déjà les voir partout. Portrait croisé d'un gars et d'une fille, jeunes héros locaux dont vous n'avez pas fini d'entendre parler: Catherine Déa et Samuel T.

«Elle a tout d'une grande!» commente le designer Denis Gagnon, qui a fait défiler Catherine Déa à deux occasions, avant d'en faire sa muse la saison dernière. Depuis ses tout premiers pas à l'agence Folio, voilà de cela un an, elle n'a cessé d'enchaîner séances et défilés durant sa 15e année. Sa professeure d'histoire et de géographie lui proférant un jour cette phrase dynamitée à l'ironie lourde: «Finalement, je te vois plus dans les publicités qu'en cours!»

De la marque Yellow à Simons, elle était, en effet, en cette rentrée de toutes les campagnes - ou presque. On pourrait également parler de la plus récente Semaine de mode de Montréal, qui l'a vue promener sa plastique de jeune fille en fleur sur de nombreux podiums, sans oublier les huit pages de reportage pour le magazine Flare, clichés volés par le photographe Chris Nicholls, ou encore ces vidéos pour la marque L'Oréal.

Du haut de ses 5 pieds 9 et demi, pour être précis, dotée d'une crinière brune et d'yeux d'un bleu azur limpide, Catherine Déa s'amuse de ce contexte en soulevant cet étrange sourcil dentelé qui lui dessine un regard mutin: «À 16 ans, l'école, c'est ce qui prime avant tout, même si je dois avouer que j'adore le métier de mannequin.» Pour son agent, Vincent Francis (Folio), il n'y aucun doute: «Elle va cartonner!» Étant donné que ce même Vincent a «fait» la carrière de l'une des mannequins les plus en vue du moment, Anaïs Pouliot, a ce que l'on peut appeler du flair à revendre.

Alors, lorsqu'il ajoute en confidence que «Samuel Trépanier va devenir le plus grand mannequin homme que le Canada ait connu; je vous l'annonce officiellement, c'est un phénomène rare!», on ne met pas son opinion en doute. La preuve? En moins de huit mois, cet ingénieur de 23 ans, passionné d'escalade et qui n'avait jamais imaginé embrasser la carrière de mannequin a fait des photos pour Parassuco, Mackage, ou pour l'enseigne du célèbre opticien George Laoun, sans oublier toutes ses participations dans différents magazines, propres à conforter un début de carrière sur les chapeaux de roue.

La recette de star

Mais qu'est-ce qui fait une star? «C'est l'aura, le charisme, la capacité à se transformer», résume le créateur Denis Gagnon. «C'est le côté acteur», explique pour sa part Vincent Francis (agent de Catherine Déa et de Samuel T.).

Pour illustrer cet article, nous avons organisé une séance de photos sur la terrasse de l'hôtel Place d'Armes. Vêtus en civil, de jeans et de t-shirts, les deux mannequins sont arrivés sans maquillage ni éclairage. Pourtant, l'objectif vient caresser leur plastique impeccable, et tout est dit en un clic, sans retouche. «Ils sont nés pour ce métier, reprend Vincent Francis, leur agent commun. Lorsque j'ai vu débarquer Samuel. T, chevelu et barbu, il n'avait aucune idée de sa beauté. Un seul Polaroid m'a suffi pour envisager son immense potentiel, à commencer par l'incroyable structure de son visage qui capte si bien la lumière.» Un «relooking» plus tard, Samuel T., méthodique, constate avec réalisme que «23 ans, c'est certes vieux pour débuter. Mais la différence, c'est que pour les hommes, la carrière de mannequin peut être de beaucoup plus longue durée que pour les femmes».

Depuis notre prise de vue, cet amoureux de sports en plein air vivant à Saint-Lambert s'est envolé pour Paris, où il est en lice pour la prochaine campagne mondiale de la marque Nivea. Parallèlement, la prestigieuse griffe Emmanuel Ungaro lui fait les yeux doux, en même temps que du haut d'un glacier autrichien, il exhibe ses muscles sculpturaux dans les pages du fameux catalogue Braun.

En à peine deux semaines, sa carrière internationale aura été lancée. Dans l'absolu, notre modèle se verrait bien «en muse d'un parfum comme Versace ou Dolce Gabbana, le top du top pour un homme».

Quant à Catherine Déa, ses 16 ans désormais révolus - soit le minimum requis pour défiler aux États Unis -, elle peut enfin s'attaquer au marché américain, et même - pourquoi pas? - partir à la conquête de Paris ou de Tokyo. «Ça ne sera pas compliqué, les agences du monde entier veulent représenter Catherine!» conclut son agent, pas peu fier de son tandem de charme. Et comme s'il fallait en rajouter une couche, à en croire la tendance du moment, les mannequins québécois ont aujourd'hui la cote partout sur la planète.