Attendu au tournant pour remettre sur les rails la griffe Paco Rabanne, absente des podiums parisiens depuis 2006 pour le prêt-à-porter, le nouveau directeur de la création Manish Arora s'en est tiré mardi avec les honneurs et sous les vivats avec sa «femme lumière», un hybride tonique entre l'ADN laissé par le charismatique fondateur espagnol et son propre savoir-faire ornemental, déjà maintes fois salué à Paris.

Au point que ces «femmes lumière» imaginées par Arora, s'inscrivent dans un continuum espace temps façon Paco Rabanne, comme si la marque, au capital de sympathie intact, n'avait finalement jamais cessé d'exister côté mode.

Il faut dire que, portée par l'insolent succès international de ses parfums, dont l'avant-dernier «1 Million», sorti en 2008, est actuellement numéro un mondial masculin du secteur, la marque n'est pas inconnue des jeunes générations aisées, ni des «fashionistas», pour lesquelles une version féminine de la fragrance vedette est sortie à l'automne dernier.

«Je porte un sacré poids sur les épaules, mais quand on veut on peut!», a dit mardi Manish Arora entre deux gorgées de champagne.

Assurant que le groupe de luxe catalan Puig, qui l'a embauché en février dernier, lui avait laissé carte blanche, Arora reconnaît être allé puiser dans les plus belles archives maison.

«Mais j'ai fait la femme Paco Rabanne de 2012», promet le styliste indien.

Le métal, laqué, brossé, percé ou ses imitations plus modernes et techniques, comme les fils de lurex tissés sont donc au coeur de cette garde-robe, comme sculptée à même les corps.

Des robes boules aux hanches hypertrophiées, des robes patineuse à entrelacs de chaînettes et de paillettes scintillantes, en plus de faux sequins cliquetants ou encore des cascades de fibres optiques captant la lumière, en imposent, entre luxe et haute technologie.

Comme d'immenses paraboles en attente d'hypothétiques messages extra-terrestres, des chapeaux surdimensionnés en teintes franches métallisées habillent les têtes des derniers mannequins, toutes engoncées dans des robes de raphia technique en arabesques torsadées surdimensionnées.

«Enfin un peu de joie et de folie dans cet univers morose, un vrai talent et sans doute une renaissance pour la maison», a confié le consultant en luxe Donald Potard.