Chantal Stafford Abbott, 5 pieds 11, rousse flamboyante, est l'une des mannequins préférées de Marc Jacobs, qui ne la laisse plus descendre de ses podiums. La Québécoise, aujourd'hui installée à Manhattan, promène depuis trois ans sa longue silhouette athlétique sur toutes les passerelles du monde. À la Semaine de mode de New York, qui s'est terminée hier, on l'a vue dans pas moins de 20 défilés. Portrait d'une beauté d'ici qui cartonne chez les Américains.

«Il n'y a rien d'étonnant au succès de Chantal. Elle est une rousse splendide, d'une fraîcheur incroyable, explique Anthony Bourgois, son agent de l'agence Marylin à New York. Dans ce métier, aussi étonnant que cela puisse paraître, il n'y a presque pas de mannequins avec sa carnation et sa teinte de cheveux. Et je vous garantis que ce n'est pas près de s'arrêter pour elle!»

Dans un français parfait, Chantal, qui a été élevée en anglais à Montréal, s'amuse de ces compliments en cascades: «Ça fait de moi une beauté différente. Et ça, c'est un véritable atout.»

Cette différence explique aussi sans doute pourquoi on peut la voir partout au Canada. Dans la plus récente campagne de Philippe Dubuc pour Simons, dans les publicités pour les magasins Locale (enseignes du groupe Aldo), sans oublier - et pas des moindres - dans le Elle Québec, qui l'a fait poser sur 12 pages, ainsi que le Elle Canada.

Celle qui s'est installée à New York tout juste après avoir obtenu son diplôme d'études secondaires, afin de se consacrer pleinement à son métier, aime travailler à Montréal: «C'est une fierté d'y faire des contrats, et puis ça me donne l'occasion de revenir voir ma famille.» Une famille très soudée autour d'elle, pour l'avoir vue progresser dans le métier à la vitesse grand V.

Mais revenons à ses premiers pas: ses 15 ans à peine révolus, celle qui a grandi à Ivry-sur-le-Lac, près de Sainte-Agathe-des-Monts, entre un petit frère et une soeur plus âgée, entourée de parents professeurs qui lui ont communiqué leur amour du sport, frappe à la porte de l'agence Specs de Montréal. Marie-Josée Trempe, son agent, se rappelle avoir vu arriver cette belle grande fille accompagnée de sa mère en se disant qu'elle aurait aimé la repérer.

Chantal affiche une assurance et une simplicité très pragmatiques, qui la rendent hautement désirable dans ce métier de représentation.

«C'est une vraie fille de chez nous, s'enflamme le créateur de mode Philippe Dubuc, d'un naturel déconcertant, doublé d'un charisme hallucinant!» La force de Chantal, croient les gens de l'industrie, c'est aussi son physique parfaitement caméléon. «Elle peut tout, absolument tout faire, explique Marie-Josée Trempe, et c'est exactement ce qui définit un mannequin-vedette.»

D'une séance photo avec le photographe Mario Testino pour le Vogue américain ou le Vogue japonais à un défilé pour Nina Ricci, Oscar de la Renta ou Lacoste, en passant par sa participation au film Cocoavant Chanel aux côtés d'Audrey Tautou, ou encore les campagnes pour les marques Bedo et Yellow, des défilés à New York pour Rodarte, Jeremy Laing, Ruffian... Un palmarès précoce et planétaire qui montre à quel point sa carrière est en essor.

Chantal n'en garde pas moins la tête parfaitement vissée sur les épaules. Et quelle est sa plus grande fierté? «Ma rencontre avec Justin Timberlake lors du défilé pour sa marque William Rast. Je suis totalement fan!»

La jeune Québécoise, que le Elle Canada a placée dans son top 10 des mannequins canadiens à suivre de près, est bien de son temps, et n'a pas fini d'enflammer le monde de la mode. Après New York, la Québécoise pourrait bien s'attaquer à l'Europe, «un marché génial pour Chantal. Les Européens et particulièrement les Anglais adorent les mannequins rousses, si rares!», raconte Anthony Bourgois.