La Semaine de mode de New York a été lancée en pleine commémoration des attentats du 11 septembre 2001. Comme pour conjurer le sort, les designers semblaient s'être donné le mot avec de multiples propositions aux couleurs ultra-vitaminées et chargées d'imprimés tous azimuts, parfois même jusqu'à la surdose. En parallèle, un courant sport chic presque contradictoire s'est également imposé, tout aussi réjouissant. Retour sur les temps forts de cette semaine optimiste et annonciatrice du printemps-été 2012.

Chez Diane von Furstenberg, les motifs sont devenus, au fil des saisons, la marque de fabrique de la maison. Alors rien de surprenant à ce que la créatrice belge nous propose une collection dominée par des imprimés floraux d'inspiration japonaise. Et de la culture du pays du Soleil-Levant, elle tire également ces chemises sans col, croisées dans une jupe embrassant la taille grâce à une ceinture large et souple, rappelant celle d'un kimono. Incontestablement un bon cru.

Du côté de DKNY, encore une ambiance florale. Cette fois-ci, c'est un imprimé coquelicot surdimensionné qui est à l'honneur, et comme pour en rajouter, il se décline en bleu et rouge d'une rare intensité. Robes longues ou courtes, microshorts et petites tuniques zippées dessinent des silhouettes pimpantes et féminines. Le seul problème, c'est qu'à force de décliner ce motif à toutes les sauces, DKNY a tendance à nous faire halluciner.

Tommy Hilfiger, qui lui aussi a succombé à cette grande déferlante, revisite l'imprimé militaire de manière presque impressionniste, le pastel en moins. Les blocs de couleur aussi se taillent la part du lion et s'affichent sur de longues robes tuniques aériennes chic et confortables, parfaitement de saison.

Ces mêmes blocs sont au centre de la collection de la griffe BCBG Max Azria, dans la droite lignée de l'été dernier. Ils se déclinent dans les nuances de moutarde, orangé, gris et bleu, à la fois vivifiantes et tendres, un mélange joliment original.

De son côté, Carlos Miele s'est épris d'une palette de couleurs chaudes, évocatrices de son Brésil natal. Ses robes de soirée ainsi infusées de soleil diffusent un certain glamour tropical qui nous donnerait envie de prendre illico l'avion pour les plages de Rio de Janeiro... mais difficile de s'imaginer les porter ailleurs.

Fraîcheur chic



L'une des meilleures surprises de cette semaine a certainement été le défilé de Victoria Beckham, qui a innové dans le genre en assistant à l'événement. Eh bien tiens, pourquoi pas, une mode serait-elle en train de naître, le créateur-critique, l'artiste en synergie avec ses fans? Ici, c'est du glamour chic à tous les étages, de ces robes presque seconde peau aux genoux et zippées dans le dos, qui proposent des silhouettes du genre «plus femme, tu meurs», avec une attraction spéciale, à la série des tuniques ou petits blousons plus «sport» déclinés dans des roses et bleus tendres, portés avec des microjupes sur talons aiguilles.

Mais que serait la Semaine de mode de New York sans Alexander Wang? La question est posée. Le jeune prodige poursuit sur sa lancée du sport chic revisité, toujours parfaitement juste et dans le coup. Petits blousons et chemise-polo se parent de broderie anglaise devenue sous ses doigts des sortes de perforations évoquant un filet de basket. Pantalon cigarette, parka et petite robe en cuir sont de vraies petites merveilles.

Chez Rad Hourani, jeune créateur prometteur de Montréal, on a choisi depuis plusieurs saisons de défiler au sud de la frontière. Dans la droite lignée des collections précédentes, ses silhouettes féminines et masculines sont presque identiques. Comme en témoigne une minirobe noire géométrique et zippée sur le devant qui se transforme pour lui en un haut (zippé, aussi) à porter avec un short. Ils sont tous deux parfaitement minimalistes, avec ce qu'il faut de rock, cuir oblige. Le noir domine cette garde-robe audacieuse ponctuée de touches de bleu et de violet intense.

À noter, le premier défilé très attendu, et non moins réussi, de Felipe Oliveira Baptista pour Lacoste. Le créateur d'origine portugaise, amoureux des lignes androgynes et radicales, a merveilleusement su imprimer sa marque. Des polos aux polos-robes revisités aux épaules arrondies, en passant par la série des robes fluides et transparentes, en terminant avec les combishorts en maille très fine et toutes ces silhouettes aériennes aux coupes franches... La marque au crocodile peut se vanter d'amorcer un parfait virage glamour et tendance. Et ce n'était pas gagné d'avance.