«Je suis à vendre et les restaurant Maxim's aussi», a confié à l'AFP le couturier français Pierre Cardin, évoquant de nouveau, comme il l'avait fait début mai, le chiffre d'un milliard d'euros.«Je suis à un âge auquel il faut bien que j'y pense. Si ce n'est pas moi, ce sont les autres. Donc, oui, c'est vrai, je veux vendre mon groupe, mais aussi Maxim's, au plus offrant», a-t-il expliqué.

«Dans trois ou quatre ans, qu'est-ce que je serai ? Gâteux ou peut-être plus là. Il faut bien que je me décide, avoir le courage de voir les choses en face et ne pas imaginer que je suis «for ever»», a expliqué M. Cardin qui fêtera ses 89 ans le 7 juillet.«Je vends mon groupe 1 milliard (d'euros).

La marque vaut un milliard et je maintiens ce chiffre (NDLR : nettement supérieur aux estimations des banques). Il y a la ligne, mais aussi 800 produits et si vous demandez un million minimum par produit, ça fait déjà 800 millions», a expliqué Pierre Cardin qui, selon son entourage, évalue également à un milliard d'euros le restaurant parisien Maxim's, ses déclinaisons internationales et l'épicerie fine associée.

Le couturier qui a décliné son nom et son succès en très nombreuses licences (cravates, chemises, eau minérale) n'a pas d'enfant : «C'est un regret», dit-il.«Dans ma famille, je n'ai pas les gens au niveau qui pourraient (NDLR : lui succéder). Vous savez, les successeurs...».Le couturier affirme qu'il sera attentif à la «qualité des acheteurs». «Je verrai la valeur et le respect des gens qui m'achèteraient», dit-il, n'excluant pas des capitaux étrangers.«Je n'ai pas été aidé par la France. La France devrait aider les Français dans leur exploitation, en tout cas», juge-t-il, se disant prêt à rester à la direction artistique de son groupe si les acquéreurs «le veulent bien». «C'est un atout pour eux, je crois».

À près de 89 ans, le couturier n'envisage toujours pas le temps de la retraite : «Qu'est-ce que je vais faire ? Le matin, attendre pour m'endormir le soir? «.«J'ai toujours été très travailleur depuis l'âge de 17 ans. J'ai travaillé toute ma vie, même le samedi et le dimanche. Les vacances, je n'aime pas. Je m'ennuie, j'ai un manque».