«Raz le bol des images toxiques! On veut des images qui nous ressemblent!»

C'est avec ce cri du coeur que la directrice du Réseau québécois d'action pour la santé des femmes (RQASF) a lancé hier un nouveau guide, pour en finir avec les images irréalistes, trompeuses, inatteignables, bref, nocives, des femmes à travers la publicité. «Pour une mode en santé», publié à quelques milliers d'exemplaires et destiné à être distribué dans les CLSC, cliniques médicales, pourquoi pas dans quelques boutiques, ainsi que dans les écoles de mode de la métropole, propose huit questions à se poser devant une publicité (les questions s'adressent tant aux créateurs de l'industrie qu'aux consommatrices): les mannequins présentent-elles des modèles diversifiés? Des âges variés? Peut-on vraiment ressembler naturellement à ces mannequins (sans régime ou intervention esthétique)? Ont-elles l'air en santé? Comment cette image risque-t-elle d'être interprétée par les jeunes? Leurs poses s'inspirent-elles de la porno? Devant cette image, l'estime de soi d'une femme est-elle susceptible de grimper? Et pour finir: croyez-vous que cette image peut avoir une influence positive sur l'estime de soi de vos amies, de vos voisines, de vos filles?

«Le bombardement intempestif d'images qui nuisent à notre estime de nous-mêmes, ça suffit! On veut être belles et en santé, il me semble que ça n'est pas trop demander!» a lancé Lydya Assayag, dont l'organisme travaille depuis pas moins de 13 ans à démontrer l'impact négatif de la mode sur la santé des femmes.

Étaient présentes hier, quatre femmes d'horizons très variés, toutes venues appuyer la démarche: Amina Gerba, PDG d'Afrique Expansion («Dans ma vie, dans mon âme, je suis belle, il faut maintenant qu'on s'accepte!»), la chef Graziella Battista («J'ai plus de 40 ans, je n'ai jamais eu de chirurgie et je mange bien. Il faut promouvoir l'équilibre et une façon saine de se voir»), la danseuse contemporaine France Geoffroy («J'ai eu un accident de plongeon à 17 ans et je suis tombée dans un fauteuil roulant. Mon image a été très difficile à accepter»), et la spécialiste du marketing Michelle Blanc («Transsexuelle, j'ai rapidement eu à vivre avec les stéréotypes de la société. Et constamment, on m'impose des stéréotypes qui me font c...!»)

S'il faut en croire le Réseau, un changement de cap s'impose. Et ça presse. «Environ 92% des jeunes filles de 15 à 17 ans ont une image négative de leur corps! Pas 5 ou 10%: 92%! Elles sont l'avenir de notre société et déjà, elles partent avec une estime d'elles-mêmes hypothéquée!», a lancé Lydya Assayag.

Le guide est disponible en ligne, à rqasf.qc.ca