New York, Milan, Paris... Chaque saison, une flopée d'acheteurs, de rédacteurs et de blogueurs influents assistent aux défilés des grandes capitales en se posant la même question: quels seront les indispensables de la saison? Denis Desro, rédacteur en chef mode du magazine ELLE Québec, et Barbara Atkin, vice-présidente, Tendances mode chez Holt Renfrew, en font partie. Les deux possèdent des antennes particulières, un flair instinctif qui leur permet de détecter rapidement parmi une infinité de vêtements LA silhouette, LA couleur et LE style qui feront fureur auprès des consommateurs et qui, dans la foulée, influenceront l'industrie.

À peine revenus de Paris, nous leur avons demandé à chaud de nous révéler leurs coups de coeur à l'issu de la présentation des collections automne-hiver 2011-2012.

«Les nouvelles technologies sont en train de révolutionner les tissus et la manière de confectionner les vêtements, constate Denis Desro. Les matières hyper modernes, du type techno (vinyle, latex, lurex, feutre, écaille de plexi, dentelle plastifiée...) et les coupes au laser (à bord franc...) ont la cote», explique celui qui après avoir assisté aux défilés de Montréal, Milan et Paris, découvrira ceux de Toronto, à la fin du mois.

Autres prédictions? «Nous assisterons au retour des silhouettes fines, des coupes près du corps et de l'allure stricte et sévère des années 50, façon héroïne d'Hitchcock, comme le propose Marc Jacobs», dit-il. Dans la foulée, des robes et des manteaux taille basse, comme chez Prada, inspirés des années 20 et 60 risquent fort d'affluer. «Il y aura un déferlement de noir et de blanc. Sans compter le vert sourd, de l'émeraude au vert sombre forêt, la palette dominante de la prochaine saison froide», annonce-t-il.

«Parmi mes collections préférées à New York, il y a celle de Marc Jacobs qui confirme le retour à l'élégance raffinée», avoue Barbara Atkin. À Milan, la spécialiste a craqué pour les présentations de Gucci, Fendi, Marni, Etro, Jil Sander et Prada. «Les grands classiques de la garde-robe de sport refont surface, confirme-t-elle. Les manteaux à la silhouette modernisée, la fourrure, le cuir, la brillance et les matières aux textures inédites seront aussi à l'honneur.»

De retour de Paris, Mme Atkin atteste que l'hiver 2012 sera peuplé «de silhouettes précises, mais aussi de coupes fluides et féminines, ainsi que d'une panoplie de couleurs et d'imprimés.»

Quant aux détaillants, on les imagine - à l'instar de certaines grandes chaînes européennes et américaines - en train de reproduire les tendances internationales afin de les offrir au plus grand nombre.

«Nous avons déjà été dans le créneau du fast fashion, fait remarquer Marie-Ève Desrochers, responsable des relations publiques pour Le Château. Mais depuis près de 10 ans, notre équipe de 40 designers créé un style unique, propre à notre marque et susceptible de plaire à notre clientèle cible, la femme qui travail et qui désire investir dans une mode intemporelle. De toute façon, la conception de nos collections de l'hiver 2012 est déjà complétée», note Marie-Ève Desrochers qui précise que la réalisation des campagnes publicitaires du Château sont, quant à elles, influencées par les mouvances du moment.

De son côté, Joe Mimran, l'homme derrière la marque de vêtements et d'accessoires Joe Style frais (en anglais: Joe Fresh Style), affirme: «Nous puisons notre inspiration parmi les courants de la mode internationale, mais nous les réinterprétons à notre manière», souligne le directeur de la création, vêtements, maison et loisir, pour Les Compagnies Loblaw.

Et que nous réserve «Joe Fresh» pour l'automne prochain? «Ce sera une saison faite de contrastes comportant des mélanges de textures, ainsi que du sportswear classique revisité dans un esprit des années 60, avec une touche des années 70.»

COMPLÈTEMENT GAGA!

Quoi de plus naturel que de défiler pour un ami? La semaine dernière, Lady Gaga a joué les top-modèles pour son styliste personnel Nicola Formichetti, qui est aussi directeur artistique de la maison (Thierry) Mugler. Une autre «vedette», montréalaise cette fois, était de la partie, comme l'a révélé mon collègue Hugo Dumas, samedi dernier. Rick Genest, alias Zombie Boy, un autre ami de Miss Gaga, se démarquait parmi les mannequins-vampirellas qui ont défilé, juchées sur des plateformes, lors de la présentation de la collection féminine automne 2011 de Mugler, à Paris. Constat de la presse? Une mode spectaculaire, mais difficilement portable...

HAIDER ACKERMANN

LA GRIFFE BRANCHÉE

Nouveau chouchou de la «planète» mode, Haider Ackermann est le nom qui court sur toutes les lèvres. D'abord, sa mode - rigoureusement déconstruite, aux combinaisons saisissantes et au style à la fois moderne et sensuel -, est encensée par la presse et les acheteurs. Ensuite, Karl Lagerfeld, le manitou de la maison Chanel, l'a nommé alors qu'on l'interrogeait sur sa succession, rapporte le Vogue français (édition mars 2011). Et le buzz ne s'arrête pas là. Selon les rumeurs qui couraient à Paris, cette semaine, M. Ackermann figure parmi les éventuels remplaçants de John Galliano, chez Dior, aux côtés de Riccardo Tisci (aux commandes de Givenchy), Alber Elbaz (chez Lanvin) et Hedi Slimane.

L'ART D'ALLUMER LA CONTROVERSE

Kate Moss, la brindille anglaise qui s'est toujours défendue d'être anorexique, a créé la surprise au défilé de Marc Jacobs pour Louis Vuitton, mercredi dernier, à Paris. L'icône de la mode au sens du style très développé est arrivée sur la passerelle en fumant allégrement une cigarette. Ah oui, elle portait un micro-short, un blouson en fourrure et des bottes ajourées, en accord avec l'esprit fétichiste de la collection...