Imaginer Kate Middleton dans l'une des deux robes de mariée clôturant le défilé d'Alexander McQueen, c'est le petit jeu auquel s'est livré une partie du public de «happy few» conviés mardi soir dans la cave voûtée de la Conciergerie à Paris.

Parce que si la maison a démenti dimanche avoir reçu une commande pour le mariage de la roturière avec le prince William, deuxième dans l'ordre de succession au trône d'Angleterre, prévu fin avril, les rumeurs vont bon train dans la presse spécialisée.

La directrice artistique de la maison, la discrète Sarah Burton, présentait mardi sa deuxième collection après le suicide du fondateur de la marque l'an dernier, ce qui était déjà une raison suffisante pour le «buzz» autour du défilé.

Les premiers modèles au visage recouvert de poudre défilent en blanc de la tête aux pieds, une robe zippée dont la jupe est entièrement brodée de plumes sur des cuissardes lacées ou une jupe lacérée de fermetures éclair verticales qui tombe sous le genou.

Les cheveux recouverts d'une multitude de pinces noires ou argentées, formant une sorte de casque, les modèles passent au gris et au noir, parfois tissé de fils argentés. Des zips toujours, structurant le vêtement cette fois, mais aussi des plumes qui recouvrent les jupes et rehaussent les épaules. Les rares pantalons s'arrêtent à mi-mollet et se portent avec des vestes ouvragées.

Dans un bruit de cavalcade récurrent, plusieurs robes sont munies de corsets-harnais, serrant le cou et recouvrant la robe comme une mini-armure. Un manteau sans manches à très large capuche en renard, façon Inuit, s'orne de plumes noires, fine ceinture autour de la taille.

Place aux robes de rêve pour le soir, qui évoquent davantage l'artisanat de la haute couture que le prêt-à-porter, même de luxe. Certaines s'évasent au niveau de la jupe, façon crinoline souple, d'autres se structurent en souplesse sur des couches superposées d'organza déchiré, offrant un mouvement irréel.

Porté sur des sandales ultra-compensées, ce bustier lilas clouté, recouvert d'un harnais, présente une taille fine qui contraste avec l'arrondi des hanches et surtout un faux-cul bombé.

Les deux robes de mariée proposent la même structure près du corps, découvrant les bras et les épaules pour remonter sur le cou. Sous les hanches, l'une s'évase avec des plissés de tissu recouvert de plumetis qui forment un carré, comme les robes des Ménines de Velazquez. L'autre s'épanouit en organza découpé, créant sur la jupe des méandres tourmentés se prolongeant en traîne...