Lunettes géantes sur le nez, foulard noué dans les cheveux, ballerines vintage aux pieds, Zola déambulait avec aisance dans les couloirs du Marché Bonsecours, où elle assistait à sa troisième Semaine de mode de Montréal. L'auteure du blogue Smile Style se distingue des autres fashionistas par son style et son jeune âge: elle vient de souffler ses 13 bougies.

Zola aime la mode, et la mode le lui rend bien. La jeune fille se faufile, une fois les défilés terminés, aux côtés des designers, avec qui elle aime faire un brin de causette. Au printemps, les soeurs Barilà avaient séduit la demoiselle. Cette fois-ci, Zola avait de grandes attentes avant les défilés de Bodybag by Jude et de Mélissa Nepton. «J'aime venir ici, rencontrer les designers, voir le style des gens», a-t-elle dit, timidement, lors de notre rencontre, au premier jour de la SMM.

Zola se plie avec grâce et timidité au jeu de questions-réponses qu'elle connaît déjà: il y a quelques mois, Eva Friede, journaliste de The Gazette, a brossé d'elle un portrait flatteur. Tombée très jeune dans la mode, elle a passé les premières années de sa jeune vie à Londres quand ses parents, les designers Pao Lim et Danielle Martin, étudiaient à St. Martins. Au cours de ce séjour, Zola a participé à une séance de photos pour Dazed and Confused. «Je me souviens que je portais des gros tutus, et un monsieur sautait à côté de moi, cela me faisait sursauter. C'était bien», se souvient-elle.

C'est en voyant The September Issue, documentaire consacré à la genèse du numéro de septembre du Vogue américain, que Zola a exprimé son désir de travailler, peut-être, un jour, dans un magazine de mode. Ses parents l'ont encouragée à démarrer son propre blogue, à l'image de Tavi Gavinson (The Style Rookie), l'une des blogueuses de mode les plus influentes du monde, qui vient à peine d'entamer sa puberté. Sur Smile Style, Zola partage son style plutôt créatif.

«Mon style change souvent. Parfois, j'aime les choses colorées et extravagantes», dit-elle. Quand nous la rencontrons, Zola allie un cardigan Max Azria à des shorts Stella McCartney pour Gap. Elle aime aussi American Apparel («pour les basiques»), Simons et Zara, mais se dit peu dépensière. «J'économise pour Noël et ma fête, mais je ne dépense pas tout, dit-elle. La plupart des vêtements que j'aime, je les ai déjà.»

Zola vit sa passion pour la mode, en dehors de l'école, où elle porte quotidiennement l'uniforme. Seule concession à sa créativité: les bracelets. «Je ne veux pas trop me faire avertir», explique-t-elle. Ainsi, rares sont aussi ses camarades à savoir que Zola tient un blogue et suit de près la SMM.

Malgré tout, son présent est marqué par la mode et son avenir le sera aussi. Au printemps, Zola fera peut-être sa première expérience de styliste pour un projet montréalais. Si elle hésite à se voir plus tard journaliste, photographe ou styliste, la jeune fille n'envisage pas de changer de passion. «Je vais toujours aimer la mode, même si mes goûts vont changer», dit-elle. En attendant de grandir, elle a un souhait: continuer son blogue.

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