Élégance classique, sensualité ou folie douce? C'est le choix cornélien proposé dimanche à Milan au deuxième jour des défilés de prêt-à-porter masculin pour l'automne-hiver 2011/2012.

Chez Bottega Veneta, Tomas Maier a réinterprété sobrement la garde-robe masculine dans un esprit urbain, pour une silhouette près du corps (pas d'épaulettes, pantalons fuselés) dans des tonalités neutres (marron expresso, bleu tourmaline, rouille, gris) ou plus vifs (saphir, péridot-vert olive, orange résine).

L'allure est décontractée: le col de la veste est relevé pour éviter les refroidissements, la chemise se porte aussi bien à l'intérieur que sur le pantalon. Pour les week-ends à la campagne, on enfile un gilet à grosses côtes gris avec un pantalon en velours flashy (orange, jaune ou absinthe).

Spécialité maison, le cuir, vieilli ou brut, est comme toujours superbe, que ce soit pour les pantalons ou les sacs (cabas ou pochette). La bottine se porte aussi bien avec un costume qu'un jeans. «Pour évoluer, il faut réinventer ce qu'on a déjà», estime le styliste maison.

Elégance et sensualité sont les maîtres mots de la collection Salvatore Ferragamo: chemises en daim couleur pastel, pull s'ouvrant sur le torse à travers des lacets de cuirs... La maison propose «un nouvel uniforme» avec des références non seulement à la grande muette (béret de parachutiste) mais aussi à l'équitation.

Les chanteurs gangsta rap ne sont pas loin non plus avec des manteaux de fourrure, mais le dandy trop sage trouvera aussi son bonheur avec des foulards-cravates en soie très Oscar Wilde. La couleur éblouit, de l'émeraude amazonienne au cacao ivoirien. Côté matières, on ne lésine ni sur le cachemire ni sur la soie...

L'équitation a aussi inspiré Giorgio Armani pour sa collection Emporio, saupoudrée d'une touche de golf: des rayures, des empiècements de cuir en forme de harnais, la casquette du caddie, les bottes hautes gainées de feutre.

La veste, avec ou sans col, est toujours super courte et le pantalon très moulant pour mettre en valeur les fesses et la taille. Pour une touche plus rock, les gants de motard, mi-cuir mi-feutre, remontent jusqu'aux coudes. Les manteaux sont asymétriques pour une silhouette déconstruite.

Fidèle à lui-même, Armani a choisi une palette de couleurs qui va du camel au gris et noir avec quelques touches de couleur... mais sans exagérer! Une belle matière: de la laine bouillie mêlée à de l'alpaga.

La palme de l'excentricité et de la fantaisie revient sans conteste à Vivienne Westwood qui, une fois de plus, bouscule les conventions: ses mannequins sont maquillés comme des voitures volées, rouge à lèvres en tête, et les couleurs pètent.

Le pantalon, taille haute, se fait parfois très baggy et on n'hésite pas à rentrer son pull sous la ceinture pour se tenir au chaud. Pour le bureau, un costume écossais rose et vert, mais on peut aussi opter en soirée pour un smoking plus sage.

«Avec un mariage royal dans l'air (celui du prince William), qui choisira-t-on pour être son fiancé?»: c'est la question cruciale posée par la créatrice britannique, qui a achevé son défilé au bras d'un de ses mannequins avec un bouquet de roses à la main.

Lundi, au troisième et avant-dernier jour des défilés milanais, ce sera notamment au tour de John Richmond, Gucci, Etro, D&G, Versace, et Alexander McQueen de présenter leurs collections.