Les modèles de Riccardo Tisci pour Givenchy semblent parées pour un bal sombre, façon «Eyes wide shut» de Stanley Kubrick, en capes noires transparentes sur des tenues léopard ou aux fermetures éclair cuivrées, des ceintures lâches sous les fesses.

Dans la cour du lycée Carnot à Paris dimanche soir, la première d'entre elles apparaît en veste blanche courte avec une languette longue derrière, comme une redingote en deux parties, sur une jupe courte noire recouverte d'un jupon transparent qui descend sur des talons vertigineux et épais.

Suit une veste noire sans manche recouverte de zips dorés sur un pantalon étroit, une ceinture cuivrée en bas des fesses façon rocker. Plusieurs hauts en organza noir se ferment dans le dos par des bretelles en cuir rappelant l'univers codé du sado-maso.

Quelques tenues rose très pâle font diversion, mais le défilé revient vite à des variations sur le léopard, qui inspire plusieurs imprimés.

Sous le regard des chanteuses Lily Allen et Courtney Love mais aussi Justin Timberlake ou Liv Tyler, défilent des visages pâlis aux bouches rouge sombre, en coupes courtes sévères ou cheveux rassemblés de chaque côté du visage, une petite tresse au bout.

Le couturier multiplie les superpositions de jupes courtes sur des pantalons, le tout sous un jupon long transparent ou en résille. Un chemisier raide et resserré devant, comme un costume d'escrimeur, s'articule avec un dos transparent, tandis qu'un plastron noir épais se prolonge en cape derrière.

Riccardo Tisci surprend en venant saluer en chemise à carreaux bleu vif, après cette collection «gothique» si peu colorée.

En juin déjà, lors de son défilé pour l'homme, il avait présenté beaucoup de noir, sa couleur fétiche, et d'imprimés léopard. Il avait alors paré ses mannequins de masques en cuir recouvrant toute la tête, comme ceux des catcheurs mexicains, avec un grillage au niveau de la bouche et des yeux.