Parmi les quelques designers québécois qui ont présenté leur collection automne-hiver 2010-2011 lors de la Semaine de mode de Toronto, la semaine dernière, il y avait Andy Thê-Anh et Dimitri-Chris Alexiou. Ce dernier, spécialiste de la mode masculine, avait déjà dévoilé sa collection le mois passé lors de la Semaine de mode de Montréal (SMM). Pourquoi donc investir dans une seconde présentation à Toronto?

«Nous visons le Canada, il nous faut donc sortir de Montréal, affirme le designer montréalais qui en était à son premier défilé dans la Ville reine. La plupart des médias et acheteurs de Toronto ne sont pas présents pendant la SMM. Certains peuvent dire le contraire, mais je le sais, car je le vois.»

 

Dimitri-Chris Alexiou avait aussi, avec l'aide du Bureau du Québec à Toronto, montré sa collection dans la métropole canadienne en février. Ce qui lui a permis de la «vendre» à la boutique torontoise consacrée à la mode masculine Gotstyle. «La saison prochaine, je vais sûrement présenter ma collection à Montréal et à Toronto. Je ne renie pas Montréal, car c'est ma ville, insiste le créateur. Toutefois, Toronto demeure la porte d'entrée pour le marché canadien, voire nord-américain», précise celui qui planifie un futur défilé à Paris ou peut-être à Milan.

Rencontré dans sa boutique de la rue Bellair, l'une de ses deux nouvelles enseignes de Toronto, le Québécois Andy Thê-Anh semble ravi de la nouvelle identité de sa marque. «Le groupe propriétaire Catsima favorise une structure et une image de marque beaucoup plus proches de ma personnalité. Un jour, mes deux boutiques de Montréal adopteront l'allure de celles de Toronto», précise-t-il.

L'an dernier, Andy Thê-Anh avait offert une présentation informelle à Toronto. Cette fois, grâce au soutien financier de Rimowa, il a pu organiser un défilé. «Je sais que l'on me critique de ne pas être assez souvent à Montréal, mais pour dépasser les frontières, il faut être à Toronto. Un peu comme le font les acteurs, au moment du lancement d'un film. Les grands bureaux d'acheteurs sont ici», précise le designer reconnu pour les coupes irréprochables et la structure très étudiée de ses tailleurs et robes de soirée.

Enfin, quant au positionnement de sa griffe, le créateur cite la Canadienne Lida Baday, modèle (d'affaires), qui se situe entre les marques internationales et les chaînes de grande diffusion. «Mon objectif est d'offrir une grande qualité de production à des coûts raisonnables. Dans ma boutique, on peut aisément trouver un tailleur à moins de 1000$.»