Elle arrive en chapeau de cavalière et cape en cuir chocolat: Karlie Kloss, mannequin vedette de Dior, a ouvert vendredi le défilé de la marque pour l'hiver prochain, sur le thème des cavalières déjà choisi par son styliste John Galliano lors de la haute couture en janvier.

Des tenues d'équitation avec tweeds, jodhpurs, casquettes en daim ou en cuir, mais aussi des robes-chemises en mousseline et dentelle, fines et transparentes.«Je voulais créer un luxe nouveau, un nouvel amant pour faire la cour à cette séduisante libertine», explique M. Galliano, qui puise dans le 18e siècle, notamment ses imprimés ou ses bas en laine chaude mais sexy.

Les pantalons se portent avec des blouses amples à volants, dans cette collection aux tons «proches de la terre». Pour le soir, des volants encore, dans des matières vaporeuses, ou des robes en soie brodée dans des pastels doux.

Sur une musique pop, les mannequins jouent les séductrices. Elles s'arrêtent quelques secondes devant les photographes, posant la main sur la hanche, dans leurs cheveux crêpés énormes, ou faisant mine de remonter un bas en jetant un regard par en dessous.

John Galliano, comme toujours, se fait attendre pour saluer. Eclairs, hennissements, il apparaît de dos, une main posée en hauteur sur un pilier. Enfin il se retourne, en chemise dentelle sur pantalon en daim et bottes d'équitation, cheveux longs et boucles d'oreilles de pirate.

Défilé vif et coloré pour la marque japonaise Issey Miyake, dont le styliste Dai Fujiwara s'est inspiré de l'abstraction mathématique.

Dans certains manteaux, d'énormes poches en cachent de toutes petites pour pouvoir «contenir tout l'univers». Sur la scène du carrousel du Louvre, des mannequins arrivent de différents coins, portant des étoles de toutes les couleurs autour du buste qui finissent par former une veste.

Des manteaux en organdi se composent de carrés rebrodés avec des petites étoiles, captant la lumière en halo autour de la silhouette, façon «ciel étoilé scintillant».

C'est en regardant un documentaire évoquant le mathématicien américain William Thurston que le styliste japonais a vu la lumière: l'univers se composant de seulement huit formes géométriques dans l'espace selon Thurston, le défi serait de concevoir une collection autour de ces formes.

Au premier rang, à la place des «people» habituels, comme Charlize Theron chez Dior, des scientifiques prestigieux ont observé le spectacle, les yeux écarquillés.

«C'est ravissant, très intéressant», s'étonne auprès de l'AFP Joel Lebowitz, de l'université américaine de Rutgers. Le lauréat du prix Poincaré de mathématiques a bien vu sa discipline défiler: «C'était abstrait, tout à fait géométrique».

La marque RM du Français Roland Mouret, prisée des stars hollywoodiennes, a présenté un vestiaire sophistiqué pour femme active, à dominante de noir. Beaucoup de capuches, un peu de renard argenté en étole ou col de manteau, du velours aussi assemblé avec du jersey. Et des drapés, souvent asymétriques, d'une grande élégance.

La veille au soir, Nina Ricci avait proposé une collection florale baptisée «Jardin d'hiver». Des pastels mais aussi des fuchsia ou violet, toujours associés au noir ou gris. Des robes en laine dos nu, d'autres bustiers pour l'heure des cocktails et du long pour le soir, allégé de dentelle noire.