Avec des robes en sacs à linge ou en jeans recyclés, la semaine des créateurs «verts» s'est tenue de dimanche à mercredi à New York sur un message clair: recyclons ce que nous consommons, ou comme l'indique l'inscription d'une des créations, «Nettoie ou meurs».

Mais les créateurs présents à cette mini-semaine de la tendance verte, en marge de la Semaine de la mode, ne cherchent plus seulement à sensibiliser, ils veulent séduire pour vendre.Le créateur britannique Gary Harvey a ouvert les défilés avec des robes spectaculaires. Parmi ses pièces maîtresses, une robe bustier au jupon entièrement confectionné en sacs à linge en plastique, ou encore celle cousue à partir de 45 jeans Levi's.

«Les gens n'achètent pas de la politique, ils achètent ce qui leur plait», résume à l'AFP le créateur, végétarien depuis l'adolescence et ancien développeur chez Levi's.

Justement, Amanda et Antonio, deux blogueurs de mode étrangers à la vague verte, sont venus voir à quoi ressemblent les collections. «On est curieux de découvrir le style de la mode écolo», dit Antonio.

La collection de manteaux Vaute Couture leur donne une réponse chaude et confortable. Cette marque de Chicago qui n'a même pas un an propose des cabans, longs manteaux ou doudounes chics, faits à partir d'une nouvelle fibre, le Polartec, recyclable et lavable en machine.

Les pièces sont portées chez les hommes sur un jeans bleu foncé avec chemise de couleur et cravate. Chez les femmes, le ton est sexy, avec des vestes courtes sur leggins ou bottes en cuir montantes.

La créatrice derrière la marque, Leanne Mai-ly Hilgart, a créé la collection pour les conditions extrêmes que connaissent ses clients du nord des États-Unis et du Canada. «Pour intéresser, les manteaux créés pour une mode durable doivent pouvoir se porter facilement et être plus chauds que les traditionnels manteaux en laine ou soie», dit-elle."

La collection épurée de Sonja den Elzen, qui propose des tenues entièrement noires en laine et coton «bio» ou à partir de cire d'abeille, d'une élégance tout à fait urbaine avec des clins d'oeil subtils à d'autres cultures, a fait sensation.

Coiffés de foulards sahariens, les paupières noircies et le teint pâle, les mannequins portent des tenues asymétriques, pantalons bouffants et jupes à taille haute. Plutôt que de pigmenter ses pièces, la styliste a préféré jouer sur les matières, offrant à chaque passage une harmonie de noirs irisés, satins, velours.

«L'"éco" mode, ce sont des collections de vêtements dont la fabrication a une empreinte réduite sur l'environnement», explique Sonja den Elzen qui a monté sa ligne il y a quatre ans. «Mais il s'agit toujours de mode. Je recherche avant tout l'esthétisme». La majorité de ses produits coûtent autour de 100 dollars.

Summer Rayne Oaks, auteur d'un guide vert du shopping et présente au défilé, explique: «Il y a 4 ans, la vague verte sur les podiums tenait encore de l'expérimental. Aujourd'hui, on est passé à l'étape suivante, les créateurs veulent séduire les acheteurs non pas parce que leurs collections respectent l'environnement mais parce que c'est beau, mettable et abordable».