L'homme de l'hiver prochain affichera une élégance nonchalante, optant pour un classique revisité en version contemporaine ultra confort, ont décrété ce week-end les couturiers milanais.

S'inspirant du vestiaire sportif et de l'esprit cocooning avec joggings et caleçons à foison, cols extra larges et bottines fourrés ou à guêtres pour se protéger des grands froids, les collections ont fait la part belle aux tricots.

Silhouette de rockeur maudit avec gants en cuir et longue chevelure rebelle, la casquette vissée sur la tête avec bords en laine prêts à se rabattre sur les oreilles, l'homme de Costume national joue à fond sur ce contraste classique/décontracté et sur le mélange des matières.

Le beau costume trois pièces se porte avec un col roulé ou un brin effiloché à même la peau. Le manteau en laine gris s'enrichit de manches en mohair. Les vestes troquent des pans de leur flanelle classique pour des morceaux de laine tressée (poitrine, bas de la veste, bout de manches), ou encore pour un cardigan en laine noire qui scintille de paillettes.

Même recherche dans la matière avec de nombreux tissus innovants pour Emporio, la ligne jeune de Giorgio Armani, qui projette l'homme dans le futur en s'inspirant de formes géométriques. Il propose de curieux bonnets et pulls hérissés de petits cônes et des hauts aux allures de carapace pour guerriers de l'espace. Les tenues sont résolument sportives et dynamiques, dans toutes les nuances de gris vivifiées par des touches fluo (jaune, vert).

Jil Sander exalte à l'extrême son style épuré avec une collection très graphique pour un look, lui aussi, très futuriste. Portés sur des pantalons cigarettes hyper serrés, des cabans et des blazers aux lignes adoucies sont ornés de patchs aux formes ovoïdes, qui font office de poches amovibles ou de fermetures. Les pulls ivoire aux encolures asymétriques sont conçus comme des patchworks aux formes arrondies, ton sur ton, tandis que les doudounes sont toutes simples et sans col.

Chez Dolce & Gabbana, l'homme retrouve toute sa virilité latine. Portant le classique béret-casquette sicilien, les modèles semblent sortis tout droit du film «Baaria», roman fleuve tourné par Giuseppe Tornatore dans la région de Palerme, dont les images défilent sur un grand écran.

Les stylistes Domenico Dolce et Stefano Gabbana renouent avec leurs racines méditerranéennes en revisitant les modèles qui ont fait leur succès. Les costumes impeccables sont en velours sombre. Les chemises à petit col fin, rigoureusement blanches, se portent avec une micro cravate et un gilet. La maille est omniprésente: dans les pulls tricotés à la main à grosses mailles, dans les veste manteaux en laine à col large. Sans oublier les caleçons de grand-père proposés avec un simple tricot ou une veste.

Comme pour Jil Sander et Dolce & Gabbana, Christopher Bailey plonge dans l'héritage de la maison britannique Burberry en proposant ce qu'elle sait faire de mieux à travers une parade de trenchs somptueux: du manteau militaire kaki tout plissé dans le dos façon kilt, au maxi caban aux boutons dorés, en passant par le manteau en cuir extra doux ou encore des modèles fourrés à double cols dotés de sangles afin de bien se resserrer autour du cou pour se protéger des froids extrêmes.

Dimanche ce sera notamment au tour de Prada, de Bottega Veneta, de Gianfranco Ferrè, de Roberto Cavalli, de Salvatore Ferragamo et de Vivienne Westwood de présenter leurs collections.