Sans fioritures et portable semble avoir été le mot d'ordre lundi sur les podiums parisiens à en juger par les collections de prêt-à-porter féminin pour l'été prochain présentées par des griffes aussi différentes que Céline, Stella McCartney et Guy Laroche.

Pour sa première collection pour Céline, la styliste star britannique Phoebe Philo est allée droit au but : un vestiaire aux lignes nettes, aux couleurs neutres et unies, une élégance à la fois intemporelle et ancrée dans le présent, qui a été très applaudi.

Elle aime le cuir qu'elle découpe en petites jupes trapèze, en robes courtes aux lignes épurées, en top coupé sous la poitrine sur une chemise soyeuse, en short couleur caramel. Plus discret, le cuir dessine une ligne noire soulignant les poches ou l'ourlet d'un pantalon à la taille fine et aux jambes larges.

Des jupe kaki, des vestes à l'esprit saharienne, des robes sable à découpe discrète à la taille, des chemisiers sont tout aussi efficaces.

La soie «nude» (chair) apporte un supplément de féminité, déclinée en tops moulants contrastant avec le cuir, en robe, en poches fendant une robe noire. Des camaïeux de chair et de beige composent une blouse ou une jupe à panneaux.

Pas question de cuir chez sa compatriote Stella McCartney, hostile à l'utilisation de peaux d'animaux dans la mode. Avec ses confortables combinaisons-pantalons, ses sarouels, ses courtes robes à gros plis et vagues de volants, ses imprimés floraux, ses jupes en denim et amples blouses en satin, elle a proposé un vestiaire qui respire une bonne humeur communicative.

L'idée, «c'est d'être positive, d'être une vraie femme», explique la styliste. «J'ai essayé de lui donner une sorte d'élégance et d'énergie».

Un large volant adoucit la rigueur d'une veste sans col, un alignement de boutons dégringole d'une jupe, des roses s'épanouissent sur des robes à la taille fine et à grandes poches. Des tops drapés ou en dentelle sophistiquent shorts et pantalons.

La collection a été applaudie notamment par le père de la styliste, l'ex-Beatle Paul McCartney, et les actrices Charlotte Rampling et Gwyneth Paltrow.

Chez Guy Laroche, le styliste franco-suédois Marcel Marongiu a imaginé une femme victime d'une panne de voiture dans le désert. Comment survivre ? Elle empruntera une chemise à son compagnon pour se composer une jupe, les manches nouées autour de la taille.

«Pour survivre dans le désert, il faut des vêtements qui soient utilitaires», souligne le créateur. D'où une collection avec des détails relevant du vestiaire sportif, comme des boutons pression, des zips, des paddings, du velcro. «Presque tous les tissus sont à base de mélange Lycra, tout est extrêmement facile à transporter, facile à porter».

Des vestes et blousons zippés accompagnent un short ou une courte jupe blanche, des jupes et hauts d'aspect lin tissé composent des ensembles faciles à vivre.

Mais la femme Guy Laroche doit «toujours être sensuelle et sexy». Les robes se découpent donc à la taille, s'enroulent en drapés autour du corps, un cardigan révèle le dos, une robe droite dénude une épaule, des blouses en mousseline conjuguent douceur et sensualité.

La palette des couleurs reste dans des tonalités neutres de sable, gris, blanc et noir.

Chez Léonard, la styliste belge Véronique Leroy a introduit un nouvel imprimé parmi les traditionnels dessins maison, inspiré de la porcelaine japonaise «imari». Il se décline en camaïeux de bleus et de chocolat dans la collection riche en longues robes de mousseline, amples combinaisons-pantalons et petites robes courtes.