Karl Lagerfeld pour Chanel a joué mardi soir les asymétries avec des vestes et des robes rallongées dans le dos comme des queues de paon, dans son défilé de haute couture pour l'hiver prochain placé sous le signe de «l'épuration graphique» pour une collection «plus Chanel que jamais».

Après une saison dans un local plus petit, proche du siège historique de la maison rue Cambon (Ie), la maison de couture a renoué avec le Grand Palais et les décors monumentaux. Plusieurs flacons de parfums géants avaient été installés sous la verrière, caressés par la lumière du crépuscule, entre lesquels déambulaient les mannequins.«J'adore le Grand Palais, pour moi c'est le coeur de Paris», a commenté le couturier dans la cohue d'après-défilé. «C'est tellement central (...) c'est quand même un bâtiment d'une proportion incroyable».

Frimas oblige, le tailleur de tweed s'impose comme toujours mais avec une veste rallongée par un panneau à l'arrière, qui descend jusqu'à l'ourlet de la jupe et même parfois au-delà.

Le soir, les robes sont courtes mais ce panneau descend jusqu'au sol, voire se transforme en traîne. Ces panneaux «sont flatteurs pour les jambes et n'ont pas l'encombrement des grandes robes de bal pour des bals qui n'ont plus lieu», a expliqué Karl Lagerfeld.

Des sortes de chapeaux cloches transparents comme des voilettes et brodés de cristaux couvrent les têtes. «Ce sont des casques visières en dentelle», a-t-il dit. «C'est assez agréable quelques fois de voir et de ne pas être vu», a ajouté le couturier qui ne quitte jamais ses lunettes noires. C'est «une espèce de voile de de coquetterie», qui «crée un mystère».

Karl Lagerfeld a déclaré avoir voulu «mettre l'image Chanel, le fameux (parfum) Numéro 5 très en valeur, avec une grande élégance. «Notre nom a quand même beaucoup traîné sur les écrans», a-t-il ajouté en faisant référence aux films mettant en scène Coco Chanel sortis sur les écrans ces derniers mois. «J'hérite quelques fois d'une image qui n'est pas celle que je voulais», a-t-il ajouté. «J'ai voulu faire un peu du nettoyage», avec cette collection «plus Chanel que jamais», avec «une épuration graphique».

Le défilé a été applaudi notamment par les actrices Isabelle Huppert, Elodie Bouchez et l'ancien mannequin Inès de la Fressange.