Karl Lagerfeld a élevé hier le casque de motard au rang d'accessoire de mode pour l'hiver prochain, en le couvrant de fourrure et de pierreries, tandis que Christian Lacroix a invoqué les Tudor pour une collection sombre et sobre.

Présentant à son tour sa collection de prêt-à-porter féminin pour l'automne-hiver 2009-2010 dans la soirée, Riccardo Tisci pour Givenchy a une nouvelle fois impressionné avec un vestiaire d'une rigueur austère, décliné en noir, blanc, champagne.

Une robe en cheveux noirs a fait particulièrement sensation. Comme dans plusieurs autres collections la fourrure s'impose par touches, sur les épaules et la poitrine de robes noires.

Le styliste italien aime aussi les empiècements de cuir, par exemple pour former des manches.

L'allure est parfois un peu militaire en veste très structurée et képi tandis que des combi-pantalons ou des robes à effet cape cloutés imposent une allure conquérante. La silhouette s'adoucit avec de pâles robes en dentelle reposant sur des épaulettes, des colliers de billes blanches qui soulignent un décolleté bénitier ou tombent en franges des épaules.

Dans un garage du Marais, Christian Lacroix a séduit un public réduit de plus de moitié par rapport à d'habitude avec entre autres des robes drapée.

L'ensemble est sombre, avec peu de broderies, juste ça et là un peu de dentelle, un noeud, un bijou, un tour de cou en fourrure. Dans des moments de crise comme actuellement, «un peu de simplicité ne fait pas de mal», dit-il.

«Le noir, c'est une belle couleur, c'est pas pour se mettre à la couleur de la crise», explique le couturier. «Je suis parti des Tudor», ajoute-t-il, de cette allure «toujours altière, élégante, les épaules bien droites».

Karl Lagerfeld s'intéresse plutôt à la rue : «toutes les gamines ont des motos ou des scooters, je vois tout le monde avec des casques et c'est pas toujours très flatteur», explique-t-il. «Les fourrures et les cheveux, c'est à peu près la même chose et je trouvais assez drôle de mettre l'iPod dedans», ajoute-t-il. Ses casques s'habillent donc d'épaisses fourrures ou de pierreries.

Photo: Reuters

Christian Lacroix