Le groupe français de luxe Louis Vuitton a renoncé à ouvrir un immeuble de boutiques dans le quartier chic de Ginza à Tokyo, sur fond de récession économique, ont annoncé mardi le maroquinier et le promoteur immobilier.

«La société n'est pas parvenue à un accord sur ce projet», a simplement déclaré une porte-parole s'exprimant au nom de LVJ Group KK, nom de la succursale de Louis Vuitton au Japon.

Le promoteur immobilier japonais Hulic, chargé de la construction de l'immeuble de 12 étages, a indiqué que Louis Vuitton avait eu l'intention d'ouvrir des magasins «sur presque la totalité de la superficie de près de 12 000 m2».

Selon le journal économique Nikkei, l'immeuble, qui doit ouvrir en 2010 sur l'une des artères commerçantes de Ginza, devait dépasser en surface l'immeuble Louis Vuitton de Paris, le plus grand du monde.

«D'après ce que nous savons, la société a annulé le projet à cause de ses propres conditions économiques», a déclaré un porte-parole de Hulic. «Nous allons construire l'immeuble comme prévu, en invitant d'autres candidats à la location», a-t-il ajouté.

Le porte-parole a souligné que le promoteur n'avait pas d'inquiétude concernant le taux de remplissage de l'immeuble, grâce à sa localisation, mais n'a pas voulu dire s'il allait réclamer des réparations au maroquinier français.

Le numéro un mondial du luxe LVMH (Moet Hennessy-Louis Vuitton) a vu ses ventes au Japon chuter de 7% au cours des neuf premier mois de l'année, selon le Nikkei.

Louis Vuitton a par ailleurs abaissé ses prix au Japon de 7% en moyenne depuis le 1er décembre, pour les adapter aux variations de l'euro qui s'est déprécié de 30% face au yen depuis septembre.

Nombre d'analystes prédisent deux années de récession pour le secteur du luxe, pour la première fois en six ans.

La banque japonaise Nomura estime que les ventes mondiales des géants du luxe devraient reculer en moyenne de 4% en 2009 et de 3% en 2010.