L'hiver, rien n'égale le réconfort de la soupe. Minestrone ou potage à l'oignon fumant m'attirent comme un aimant chez Olive + Gourmando ou Titanic, dans le Vieux-Montréal. Mais ce ne sont pas mes seuls repaires. Les soupes asiatiques sont aussi d'éternelles sources d'étincelles de joie.

Les Nouilles de Lan Zhou

Vous ai-je déjà parlé de ma passion pour les grosses nouilles? Pas les petits filets diaphanes au riz des potages vietnamiens, mais bien les grosses nouilles larges, épaisses, à la chinoise ou à la japonaise, moelleuses, soyeuses, peu importe, tant qu'elles ne sont pas trop cuites et qu'elles offrent une bonne résistance sous la dent. Rien ne me rend plus heureuse que les udon japonais, par exemple, costauds, dodus, généreux.

Je ne connais pas beaucoup de gens qui partagent cet intérêt, mais je connais un restaurant idéal pour mon cas: Nouilles de Lan Zhou, boulevard Saint-Laurent, un restaurant spécialiste des nouilles où l'on peut choisir la largeur de nouilles dont on a envie.

Ce comptoir du Quartier chinois prépare ses nouilles presque à la minute - on peut regarder les cuisiniers par la fenêtre qui donne directement sur la rue -, donc on n'a qu'à les choisir un peu larges ou pas trop ou beaucoup, et le plat que l'on a choisi arrive sur mesure.

À peu près tout le menu s'articule autour des nouilles, vous l'aurez compris, mais une vaste partie de la clientèle y va pour la grande spécialité: la soupe nouilles et boeuf, préparée avec du bouillon bien épicé, du boeuf en fines tranches, des oignons verts, de la coriandre.

Fort réconfortant après une bordée de neige. Je commande le format moyen, mais on peut aussi prendre le petit ou le grand. Est-ce confortable? Pas vraiment. On est entassés, assis sur des bancs sommaires. Mais on mange rapidement, c'est abordable. Et franchement savoureux.

Nouilles de Lan Zhou. 1006, boulevard Saint-Laurent, Montréal.

https://www.nouillesdelanzhou.com/

Les dumplings à la soupe

Ce n'est pas facile à manger, mais pour de grands moments réconfortants, on peut compter sur les dumplings à la soupe, où les ravioles ne flottent pas dans le bouillon: elles le contiennent.

La technique est fort simple: on farcit ces dumplings de bouillon en gelée, qui fondra lorsque les nouilles seront cuites à la vapeur.

Pour en manger, je vais chez Noodle Factory, rue Saint-Urbain, un restaurant pas compliqué et toujours bondé le midi. Demandez le numéro 13. Et faites attention de ne pas vous brûler.

Noodle Factory. 1018, rue Saint-Urbain, Montréal.

http://www.restonoodlefactory.com/

Le ramen

PHOTO ANDRÉ TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Noodle Factory, rue Saint-Urbain, est un restaurant pas compliqué et toujours bondé le midi.

Le ramen, ce potage aux nouilles japonais originaire de Chine, règne dans le monde de la soupe et est trop souvent associé aux versions industrielles bon marché vendues en épicerie. Mais il peut être bien plus.

Mon restaurant de ramen préféré à Montréal s'appelait jadis Saka-ba et apportait son réconfort à l'avenue du Mont-Royal Est, dans le Plateau, piloté par nul autre que Junichi Ikematsu, le chef derrière Jun I avenue Laurier, grand maître de la cuisine japonaise à Montréal.

Mais Saka-ba n'existe plus et depuis sa fermeture, je me suis tournée vers Kazu, un autre rare restaurant de cuisine japonaise tenu par des Japonais immigrés à Montréal.

Un peu déglingué comme le sont souvent les isakayas, ces tavernes nippones, le Kazu est un incontournable si on a envie de manger de la cuisine japonaise accessible autre que les sushis, en commençant par le ramen, cette combinaison de nouilles, de viande, d'oeuf, de légumes, d'algues de bouillon qu'on sert seulement le midi.

Il n'existe pas une seule recette véritable de ramen, mais plutôt des principes incontournables pour le réussir, en commençant par l'utilisation d'un bouillon de porc ou de poisson longuement mijoté pour aller chercher un maximum de goût.

Souvent, on le renforce avec du miso ou du soja. Les nouilles sont généralement de blé. Chez Kazu, on n'est jamais déçu par le soyeux des nouilles, la longueur des saveurs. Et il est encore meilleur si on a attendu dans le froid un peu avant, popularité de ce troquet oblige. 

Kazu. 1862, rue Sainte-Catherine Ouest, Montréal.

http://kazumontreal.com/

Les Satay Brothers 

PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Une soupe ramen du Kazu

Dans la liste des grandes soupes asiatiques, bien en haut, il y a évidemment le laksa que l'on mange en Malaisie, en Indonésie et à Singapour.

Comme les Satay Brothers proposent des plats de cuisine de rue de Singapour, ils se sont penchés sur le cas de cette soupe dont ils préparent une version riche et bien épicée, au poulet.

Le laksa, c'est une foule d'ingrédients qui entrent principalement dans le curry qui lui donne son goût parfumé et relevé, mais c'est surtout de grosses nouilles de riz plates, bien charnues, et du lait de coco, qui donne toute sa richesse au bouillon structuré par de la sauce de poisson et de la citronnelle, entre autres ingrédients.

Avec poulet et crevettes en prime, cette soupe, comme les autres, est un joyeux repas en soi.

Satay Brothers. 3721, rue Notre-Dame Ouest, Montréal.

https://sataybrothers.com/

PHOTO FOURNIE PAR SATAY BROTHERS

Le laksa des Satay Brothers