Le serveur a dû me prendre pour une vraie folle. La cliente qui n'a pas assez faim pour terminer son assiette, mais qui commande quand même plus de nourriture... Normal, je voulais goûter à tout. Et je l'aurais fait si j'avais pu.

Le restaurant dont je vous parle s'appelle Janine CaféBrunch. Vous connaissez sa soeur, Régine, rue Beaubien à Rosemont, qui s'est autoproclamée «la matante idéale», pour reprendre les mots des proprios Pierre-Luc Chevalier, Maxim Lepage et Charles Deschamps - sur le site web. «Celle qui vous accueille à bras ouverts, vous traite aux petits oignons, vous conforte et ne vous laisse jamais partir le ventre vide.»

Donc ça, c'est Régine (devant chez qui l'on fait la file pour entrer). Et Janine, où l'on fait aussi déjà parfois la file, est sa soeur, et elle lui ressemble beaucoup, active dès le matin jusqu'au milieu de l'après-midi, depuis le mois de novembre.

On y mange du pain doré, des oeufs et du bacon, des croissants, mais aussi des gaufres et du poulet frit, du gruau de sarrasin, des oeufs au jambon effiloché...

Janine Café Brunch s'est installé de l'autre côté de la ville, à Verdun, rue Wellington, au coeur d'un secteur en totale transformation.

Le lieu qui abritait un restaurant italien a été restauré dans un style qui ressemble à celui de Régine. Fauteuils rembourrés, miroirs vieillots aux cadres dorés, carreaux noirs et blancs sur le plancher. Avec fleurs fraîches, comptoir de marbre, assiettes de porcelaine blanche et jolies cloches à gâteaux en prime. Un univers à l'esthétique qu'on aurait dit jadis féminin - mais on est en 2019! - où l'on n'hésite cependant pas à servir des portions gargantuesques qui plaisent à tous les gloutons.

Générosité

Je n'ai pas goûté au plat appelé Gros Jambon, qui comprend oeufs, jambon effiloché, bacon, fèves au lard, pommes de terre, baguette grillée et cretons maison! Avec des fruits frais en prime. Pour 16 $, voilà qui mate un appétit.

J'ai préféré une option plus végé, avec un grilled-cheese au vieux cheddar, confectionné à partir d'un pain aux noix et aux pistaches juste assez costaud et d'oignons caramélisés. La générosité du plat m'a impressionnée, autant du côté des saveurs, puisque les tartines et le fromage sont de bonne qualité, que des quantités. On sert le tout avec de la laitue frisée, légèrement amère et craquante sous la dent, qui s'avère idéale pour trancher avec la richesse du sandwich.

Comme fruits d'accompagnement, on offre du melon. Puis-je dire que ce fruit souffre d'être ainsi proposé hors saison, donc peu sucré, peu parfumé?

La maison aime bien les options végétariennes et même végétaliennes et sans produits laitiers ou sans gluten. En plat, on propose ainsi, notamment, un pain de courgettes - très moelleux - servi avec une étonnante ricotta préparée à base de lait de cajou, des tomates cerises confites, de la purée d'olives noires, un oeuf poché et un magnifique bouquet de cresson vert vif. On peut même demander du bacon de la maison Gaspor pour clore la donne. Nous, à la moitié de l'assiette, telle quelle, on n'avait déjà plus faim.

Mais comme il fallait décrire plus de plats, j'ai commandé en plus la brioche maison à la cannelle - moelleuse tant qu'elle est chaude, pas assez décadente à mon goût -, le yogourt brûlé, absolument exquis, avec du yogourt bien riche et une petite croûte de caramel. Et dans l'auto, j'ai rapporté du chocolat chaud aux épices qui m'a réchauffée jusqu'au coeur des os. Et il faisait froid ce jour-là.

Notre verdict

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Le lieu qui abritait un restaurant italien a été restauré dans un style qui ressemble à celui de Régine. Fauteuils rembourrés, miroirs vieillots aux cadres dorés, carreaux noirs et blancs sur le plancher.

On mange: des plats de brunch plutôt costauds de 13 $ à 18$. Brioches et autres petits plats de 3,50 $ à 7 $.

On boit: du bon café, du chocolat chaud épicé, des mimosas, quelques bières, un petit jus de fruits maison servi dès qu'on s'installe à table.

On voit: une déco très typée,  un peu baroque, avec de la dorure, de la porcelaine, des fauteuils rembourrés, des plafonds de métal martelé.

On se sent: accueilli avec le sourire et un niveau de bruit très acceptable.

On aime: la qualité et la générosité des plats.

On aime moins: le melon pas mûr.

On y retourne? Oui, c'est sûr.

Janine Café Brunch. 3900, rue Wellington, Verdun. 514543-5372. http://www.reginecafe.ca/fr/brunch-janine-cafe/

Photo Edouard Plante-Fréchette, La Presse

Un plat de chez Janine