Même si elle n'est pas du genre à collectionner les étoiles Michelin, la cuisine de l'Europe de l'Est, avec ses patates, ses mijotés et ses raviolis réconfortants, apportera un peu de réconfort à vos longues soirées d'hiver. Voici cinq adresses originales, toutes catégories confondues.

Une caverne russe

Demandez aux Russes de Montréal de vous indiquer un bon restaurant slave, et leurs doigts pointeront dans la même direction: vers La Caverne, qui s'est creusé toute une réputation dans Côte-des-Neiges. Non seulement convivial, l'endroit propose une carte étoffée de salades (langue de boeuf), de soupes (telle que la Solana, avec boeuf, saucisses, cornichons, champignons et olives noires) et de plats typiquement russes. Il fricote aussi avec l'Arménie et ses Manty (raviolis sertis de boeuf, d'oignons et de citrouille), ou avec la Géorgie et ses Khinkalis (boeuf, coriandre et épices).

Si l'on vient pour lever la fourchette, il serait dommage de ne pas aussi lever le coude, avec une carte des alcools munie d'un bon choix de vodkas.

La Caverne

5184A, ch. de la Côte-des-Neiges, Montréal

www.lacaverne.ca

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Zytynsky: l'Ukraine entre deux tranches

Étrangement, cette petite épicerie-charcuterie est implantée juste derrière... la rue de l'Ukraine, dans Rosemont. Ici, on ne s'attable pas, on attrape au vol l'un des savoureux sandwichs préparés sous vos yeux par Angel, petite-fille du fondateur (la boutique existe depuis 1922!).

Viande fumée au fromage, saucisse, ou jambon-dinde-salami, le tout inséré dans du pain aux oeufs: pour la modique somme de 4 ou 5$, ça mérite un arrêt.

De plus, Zytynsky regorge de produits à emporter, comme le cabanos (saucisse séchée et fumée) et le Babka (gâteau au citron et petits fruits confits). On y trouve même (congelés) des pierogies fourrés à la fraise ou aux bleuets, idée de dessert originale.

Zytynsky

6417, 12e Avenue, Montréal

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Rêverie à la tchèque chez Bohemia

Pour manger tchèque dans les environs, il faut savoir regarder plus loin que le bout de son île: direction Brossard, pour gagner les tables de chez Bohemia. Oui, la banlieue est à deux pas, mais une fois franchies les portes de cette charmante maisonnette, elle semble être à mille lieues.

Le chef Milos Novotny vous propose un large choix de spécialités tchèques, comme le canard rôti au carvi avec choucroute, le svícková (boeuf braisé au thym), veau ou porc pané (schnetzel), ou les très typiques knedliki (pâte fourrée à la viande ou aux fruits).

En entrée, soupe aux tripes; en dessert, place aux palachinkis, délicieuses crêpes de l'Est.

Enfin, les amateurs de bières testeront la Pilsner Urquell. Le décor pittoresque et la cuisine sans flafla, servie depuis 22 ans, en font une attachante destination. Compter entre 20 et 30$.

Chez Bohemia

1725, ch. des Prairies, Brossard

www.bohemiaresto.com

Air de violon hongrois au Budapest

Coincé entre les restaurants chic du coin, ce très modeste boui-boui en surprendra plus d'un. Ici, c'est Istvan Lakatos qui vous accueille, violon à la main, dans cette cantine-galerie d'art étrange.

Certes, la carte est sommaire, avec goulash de veau et quenelles, escalopes panées avec pommes de terre ou choux farcis. Juste l'essentiel, soit, mais tous les plats sont à moins de 10$.

Les vendredis et samedis soirs, on sort les instruments pour un spectacle de musique Roma (25$ avec la table d'hôte). C'est tout juste s'il n'y a pas des poules qui gambadent sur les tables! Accueil très aimable, mais français embryonnaire.

Aussi: le Bistro Europa (1620, rue Sherbrooke O., au centre-ville).

Budapest

68, av. Duluth, Montréal

***

NOTE: Dans notre version papier de La Presse, nous vous avons proposé de goûter la cuisine polonaise chez Mazurka à Montréal. Malheureusement, cette institution de la rue Prince-Arthur a définitivement fermé ses portes entre le jour de notre passage et celui de la publication de notre article. Pour manger d'excellents pierogis en ville, nous vous conseillons de mettre le cap sur le Vieux-Montréal et d'essayer le Stash Café, au 200, rue Saint-Paul (stashcafe.com).

Photo André Pichette, La Presse