Dans la rue Sainte-Catherine orientale (entendez à l'extrême est), le café In Vivo est comme une nouvelle version d'un de ces lieux baba cool, circa 1970, où l'on venait avec ses amis (ou lors d'un rendez-vous amoureux, si on était chanceux) pour un café et un croissant.

Les murs sont en pierre, les chaises en bois, le bar est installé le long d'un miroir et les serveurs ont l'air d'avoir séché leurs cours à l'université. En prime, au fond de la salle, une grande scène qui annonce des moments agités, surtout les week-ends.

Mais ne vous laissez pas tromper par les apparences. In Vivo est bel et bien de son temps.

D'abord on s'aperçoit tout de suite que les patrons sont engagés du côté qualité, celle d'un environnement confortable, spacieux, aéré, et qui porte au travail, à la lecture ou aux conversations. Qu'est-ce qu'on trouve à manger par ici? Des sandwichs, des salades, des notes mexicaines ou américaines, polonaises ou italiennes, forcément un panini ou deux, des pizzas même, et selon le moment ou l'humeur du cuisinier, un mijoté.

Ce soir-là, on a traîné longuement autour d'un panini à la dinde, débordant de mayo, avec quelques feuillages et un bon pain et une salade verte, carottes râpées, vinaigrette de base, suivi d'une petite douceur sans prétention ni diablerie.

On ne dira pas que c'est de la grande cuisine, mais de la cuisine sincère qui fait du bien car elle est faite de manière spontanée et avec des produits frais. C'est l'anti-café de franchise, un antidote à la consternante invasion de médiocrité dans les lieux de rencontres.

In Vivo

4731, rue Sainte-Catherine Est 514-223-8116

On y retourne? Certainement. Ne serait-ce que pour nous changer des lieux communs et autres bars technos à la mode.

Presque une quarantaine de bières de microbrasseries québécoises. On ignorait qu'il y en avait autant. Certaines arrivent de Dunham, d'autres de la ville de Québec, et toutes rendent hommage à l'originalité de notre langue: Péché mortel, El Lapino, Mort de rire, 5e Saison, Dernière volonté. Une raison fondamentale de venir passer un moment ici.

Si on veut simplement manger, il faudra le faire avant le début des spectacles (21h), sinon il faudra payer les frais d'entrée. Cela dit, à 5$ pour un spectacle de jazz ou de folk de grande qualité, c'est bien peu pour beaucoup de plaisir.