Le foie gras français risque de se faire plus rare sur les tables de fête cette année en raison des mesures prises par les autorités pour lutter contre une épidémie de grippe aviaire dans le sud-ouest du pays, ont indiqué mercredi des professionnels de la filière.

Pour endiguer l'épizootie, les élevages d'oie et de canards de toute la zone touchée par cette maladie hautement pathogène, mais non transmissible à l'homme doivent geler leur production pendant plusieurs mois - une première en France.

«Dans le scénario le plus optimiste de vide sanitaire (...), c'est un tiers de la production de cette région qui ne sera pas produite», a déclaré Christophe Barrailh, président de l'interprofession, tandis que l'un des principaux producteurs estime que la baisse pourrait atteindre 50%.

La production de foie gras dans le sud-ouest représente 80% de la production en France, pays phare de cette spécialité culinaire prisée des gastronomes, mais décriée par les défenseurs des animaux.

«Les premières estimations font état d'un trou de production de 30 à 50% suivant les zones», a indiqué de son côté Dominique Duprat, directeur général adjoint de Delpeyrat, l'un des principaux producteurs de foie gras (13% du marché).

M. Duprat a estimé qu'il y aurait «bien sûr» une forte hausse des prix, car il y aura «moins de matière première offerte et des coûts de production en hausse».

Il a dit «ne pas savoir» s'il y aurait assez de foie gras pour les fêtes de fin d'année, même si les stocks existants permettront de satisfaire la demande à Pâques.

Plusieurs pays ont décrété des embargos plus ou moins larges sur les produits avicoles français, dont le Japon, 1er importateur mondial de foie gras.