Des McDonald's chinois ont cessé de vendre des hamburgers et ne proposaient plus parfois que des sandwichs au poisson, a indiqué le groupe lundi, après un scandale de viande avariée touchant un de ses fournisseurs - dont le patron américain a présenté en Chine ses excuses personnelles.

Les autorités chinoises ont fermé il y a une semaine une usine de Husi Food, filiale shanghaïenne du producteur alimentaire américain OSI Group, accusée par un reportage d'une télévision locale d'avoir vendu de la viande périmée à de grandes entreprises de restauration dont McDonald's, KFC ou Pizza Hut (groupe Yum).

Suite à l'émoi provoqué, McDonald's a annoncé lundi dans un communiqué qu'il avait «cessé d'utiliser tous les produits venant de l'ensemble des usines d'OSI en Chine», et pas seulement ceux du site shanghaïen au coeur du scandale.

Cette décision a entraîné «des pénuries de certains produits» pour certains de ses quelque 2000 restaurants dans le pays, a reconnu la chaîne américaine de restauration rapide, sans offrir de détails.

Un opérateur du centre national de renseignements de McDonald's en Chine a déclaré que les articles au boeuf et au poulet n'étaient plus disponibles à la vente dans ses restaurants de la région de Shanghai.

De fait, les BigMac et autres croquettes au poulet - produits emblématiques du géant américain - ne figuraient plus au menu de certains restaurants de Shanghai et Pékin, a constaté l'AFP.

Dans un McDonald's pékinois, des employés indiquaient lundi aux clients que seuls des sandwichs au poisson pouvaient leur être proposés.

À chaque caisse du comptoir figurait cet écriteau en mandarin et en anglais: «Nous sommes désolés de ne pouvoir vous fournir pour le moment qu'un nombre limité des articles de notre menu».

De son côté, OSI Group a annoncé au cours du weekend qu'il retirait du marché l'ensemble des produits fabriqués par sa filiale dans l'usine shanghaïenne incriminée.

Et lundi, c'est son PDG américain en personne qui s'est déplacé à Shanghai pour présenter ses excuses aux consommateurs chinois et exprimer sa contrition.

«Ce qui s'est passé à Husi Shanghai était complètement inacceptable et j'espère que vous accepterez mes excuses personnelles les plus sincères», a déclaré Sheldon Lavin au cours d'une conférence de presse.

«Nous sommes conscients qu'il doit y avoir des conséquences, et acceptons notre responsabilité pour les actes commis par des individus travaillant pour notre groupe», a-t-il ajouté.

«Nos investigations ont mis en évidence des situations problématiques qui enfreignent absolument nos exigences internes», a souligné de son côté David McDonald, directeur opérationnel de OSI, lui aussi présent.

Les autorités chinoises ont confirmé la semaine dernière que Shanghai Husi Food avait réétiqueté et commercialisé des viandes périmées, falsifiant pour cela des dates de fabrication.

Le scandale a eu un fort retentissement en-dehors de Chine continentale: McDonald's Japon a ainsi annoncé avoir cessé l'importation de tous les produits au poulet venant de Chine, et les restaurants McDonald's de Hong Kong ont suspendu leurs ventes de croquettes de poulet, entre autres aliments.

Les médias chinois et étrangers reprenaient à l'envi des images tournées dans l'usine de Shanghai, où l'on aperçoit des ouvriers remettre sur la ligne de production de la viande tombée au sol, ou manipuler de la chair si avariée qu'elle en est verdâtre.

La Chine est régulièrement confrontée à des scandales alimentaires, allant d'huiles de cuisine recyclées aux oeufs teintés de colorants nocifs. Du lait contaminé à la mélamine avait provoqué en 2008 la mort de six enfants.