Nouvelle preuve que l'industrie porcine est en crise: la quantité de porcs au Québec a diminué de 5%, selon les dernières données de Statistique Canada.

«La bonne nouvelle, c'est que ça baisse; la mauvaise nouvelle, c'est que ça ne baisse pas assez», dit Sylvain Charlebois, professeur en marketing et spécialiste de l'industrie alimentaire à l'Université de Regina, en Saskatchewan. Dans cette province, le cheptel a diminué de plus de 12%.

Au total, le Canada a perdu un peu plus de 7% de ses porcs entre l'automne 2008 et l'automne 2009. Durant cette année, il y a eu la première vague de la grippe A (H1N1), qui s'appelait alors grippe porcine et qui a fait mal à l'industrie.

Il y a aussi eu un dollar canadien fort qui n'a pas aidé aux nombreux exportateurs. Ottawa est d'avis que l'on doit diminuer la quantité de porcs au pays, et a mis sur pied un programme pour les éleveurs qui veulent en abandonner la production. Au Québec, la province qui compte le plus de porcs (383 000 au 1er octobre), les éleveurs sont assez réticents.

Les généreux programmes québécois de stabilisation, qui indemnisent les éleveurs de leurs pertes en temps de crise, n'aident pas l'industrie canadienne, explique le professeur Charlebois. Dans un contexte où produire un cochon coûte plus cher que son prix de vente, les agriculteurs devraient significativement réduire la taille de leur cheptel, dit-il.