Père de trois filles, Ricardo signe son premier livre exclusivement réservé aux enfants. Il a répondu à notre questionnaire autour de l'enfance et de la bouffe, bien entendu!

Que ne mangeais-tu pas lorsque tu étais jeune?

«... Et que je ne mange pas encore: du foie de veau! Maintenant, je ne mange pas de fromage de chèvre, parce que ça ne me plaît pas, mais petit, je ne savais pas ce que c'était.»

Qui t'a appris à cuisiner?

«J'ai beaucoup appris seul. Ma mère était coiffeuse, donc le samedi, elle n'était pas là. J'étais à la maison avec ma soeur et dès 6, 7, 8 ans, j'inventais des recettes. Le reste, c'est du mimétisme. Voir une mère et une grand-mère qui cuisinent pour de grosses familles, c'est vraiment ça. J'ai eu des parents qui aimaient manger. La bouffe était très présente dans toutes nos fêtes de famille.»

Quelle a été la première recette que tu as cuisinée?

«Je pense que la première chose que j'ai faite, c'est de la meringue molle. J'ai vu ma mère battre des oeufs et quand elle est partie j'ai pris du blanc d'oeuf avec du sucre. J'ai bourré ma soeur de meringue pendant des années... crue, pas cuite! Elle en a mangé, de la meringue. J'inventais aussi des biscuits, mais ça avait l'air de galettes. Ma mère a toujours dit que c'était bon, mais mon père disait que c'était immangeable...»

Tes filles ont-elles toujours cuisiné?

«Oui, mais pas toutes avec le même intérêt. Clémence, 15 ans, est comme notre petite pâtissière. Une fois, je suis rentré à la maison et elle était en train de faire une meringue italienne, elle avait écouté Les desserts de Patrice [NDLR avec Patrice Demers]. D'instinct, personne ne lui a rien demandé, elle a décidé qu'elle faisait ça. Ma plus vieille, qui a 17 ans, a fait un gâteau au chocolat dans une tasse ce matin. C'est celle qui fait le moins mes recettes, mais qui teste celles des autres. Après, elle passe ses commentaires. Jeanne aussi, elle cuisine.»

Quelle a été ta première expérience marquante en matière de nourriture?

«Ce n'est pas tant un aliment qu'une expérience: la première fois que mes parents m'ont emmené au buffet de Bill Wong, boulevard Décarie. Je n'avais jamais vu un buffet. Je ne sais plus quel âge j'avais, mais ma soeur et moi, on ne comprenait pas ce qui allait se passer, pourquoi on ne commandait pas. Pour moi, c'était comme une mer de nourriture. On mange ce qu'on veut? Oui. Combien j'en prends? Comme tu veux. Ça m'avait marqué. Je n'ai mangé que du Jello vert et j'ai été très malade. Mais ça reste un beau souvenir, il y avait de la démesure et de la liberté là-dedans...»

Dans l'alimentation de tes filles, qu'est-ce qui te surprend?

«La plus vieille, Béatrice, est partie au Rwanda avec sa classe il y a un an et demi. Elle a eu un éveil écologique et a décidé d'être végétarienne. On a fait un compromis, on a modifié notre alimentation et on a incorporé plus de légumineuses, plus de tofu.»

Qu'est-ce que tu cuisines pour te faire plaisir?

«J'aime les affaires qui vont avoir une sauce, ça me prend du jus! J'aime beaucoup faire de la cuisine asiatique, mon général tao au poulet ou au tofu, c'est pas mal notre mets favori.»