Depuis le XIXe siècle, les ventes de nougat sont intrinsèquement liées aux voyages dans le sud, à tel point qu'aujourd'hui l'aire d'autoroute de Montélimar (Drôme) est devenue la plus grosse boutique de vente au monde sur la route des vacances.

«Le nougat de Montélimar, celui aromatisé à la vanille, est célèbre depuis Louis XIV. Au XIXe siècle, les ventes se faisaient aux fenêtres des wagons des trains allant à Marseille. Avec l'avènement de l'auto dans les années 1920/1930, les gens étaient bloqués dans les bouchons sur la Nationale 7 qui traverse Montélimar et ils achetaient du nougat aux vendeuses qui passaient entre les voitures», raconte François Roelens, président du syndicat des nougatiers.

L'ouverture de l'autoroute en 1968 s'est donc faite «au grand désespoir des nougatiers». Jusqu'à ce que les producteurs aient l'idée d'aller s'implanter directement sur l'aire de la ville.

D'autant qu'elle a plusieurs avantages: c'est une des plus vastes de France (47 hectares) et elle est toujours au coeur d'interminables bouchons l'été, dans les deux sens de circulation.

Cadeau de retour

La quasi-totalité des nougatiers (12 sur 13 producteurs) sont donc réunis dans un groupement d'intérêt économique (GIE) pour gérer la boutique de l'aire, baptisée Internougat.

Il s'en vend chaque année 200 tonnes, soit 5% du marché mondial. «C'est certainement le point de vente au monde où il se vend le plus de nougat» avec un chiffre d'affaires de six millions d'euros, ajoute François Roelens, par ailleurs directeur général des nougats Chabert et Guillot.

Les ventes flambent en été, particulièrement les week-ends de retours des vacances. Les aires proches de Montélimar profitent aussi de l'aubaine puisqu'à Porte-les-Valence, 50 kilomètres plus au nord, il s'est vendu 26 000 articles nougat en 2014, soit plus de 70 par jour, selon le directeur du site, Julien Farez.

Voulant surfer sur ce succès, d'autres productions locales se positionnent désormais sur l'autoroute pour profiter des touristes qui passent, mais ne s'arrêtent pas forcément dans la région. Sur l'aire de Porte-les-Valence, un producteur vend par exemple des fruits et légumes du coin. Sur celle de Saint-Rambert d'Albon, une boutique vend des produits «Saveurs de la Drôme».