Le Québec compte quelque 40 000 Salvadoriens et plusieurs restaurants de pupusas ont ouvert leurs portes ici, particulièrement à Montréal. Pas besoin, donc, de mettre le cap sur ce pays d'Amérique centrale pour goûter ce plat typique que l'on sert toujours avec de la salade de chou et de la sauce tomate, douce ou piquante selon l'humeur des papilles.

«Même ici, nous maintenons la tradition», assure en riant Edgar Mendoza, l'un des représentants de la Chambre de commerce salvadorienne du Québec (CCSQ), au cours d'un entretien chez Iris, restaurant salvadorien situé rue Jarry dans le quartier Villeray.

«Je continue d'en manger au moins une fois par semaine», ajoute pour sa part Roberto Bruni, vice-président de la CCSQ.

Et les enfants salvadoriens nés au Québec, raffolent-ils autant des pupusas que leurs parents ou leurs grands-parents? Oui, répondent en choeur les Salvadoriens interrogés. Seul changement: ici, il arrive que les jeunes les mangent à l'aide d'un couteau et d'une fourchette plutôt qu'avec leurs mains. Certains petits Québécois d'origine salvadorienne poussent même l'audace en les accompagnant de... ketchup Heinz!

Au Salvador, la pupusa est un plat que les gens consomment quotidiennement... ou presque. On la retrouve aussi au menu des rassemblements familiaux et des nombreuses fêtes de village.

«C'est facile à préparer, c'est économique et c'est bon. Ce n'est pas de la malbouffe», résume Jamilet Magana, une Salvadorienne arrivée au Québec à l'âge de 6 ans, qui assure que la pupusa est toujours reine lorsque les membres de sa famille qui ont élu domicile ici se réunissent. C'est sa mère qui les prépare.

Habituellement, la préparation des pupusas est une connaissance qui se transmet de mère en fille. «Si on veut épouser un Salvadorien, on n'a pas le choix», lance en riant Jamilet Magana.

Il existe deux principales façons de les préparer. La première consiste à mettre de la garniture entre deux tortillas que l'on ferme ensuite. Sinon, il faut pétrir une boule de pâte faite de farine de maïs et d'eau. Puis, on fait un trou que l'on va ensuite farcir. Finalement, on fait cuire la pupusa sur une plaque chaude.

Ici, dans les restaurants, la pupusa se vend environ entre 3$ et 3,50$. Généralement, une assiette qui en contient deux parvient à sustenter même les plus gros appétits. Au Salvador, elles se vendent à environ 0,60$ l'unité. Un mets à la portée de toutes les bourses et qui fait vivre l'économie agricole salvadorienne, parce qu'il crée une demande en maïs et en haricots. Résultat: au Salvador, on retrouve des pupuserias tous les coins de rue.

Et elles bénéficient d'un achalandage qui fait l'envie de bien des succursales de restauration rapide situées à tous les coins de rues.