Pourquoi l'ONU a-t-elle nommé le quinoa plante de l'année en 2013? Car elle pourrait être une des solutions aux problèmes de sécurité alimentaire, de dénutrition et aider à la biodiversité, vu sa facilité à pousser dans les endroits les plus arides. En Bolivie, premier exportateur mondial, le quinoa est devenu une vraie mine d'or pour les agriculteurs grâce à l'engouement des consommateurs de l'Amérique du Nord, de l'Europe, mais aussi du Japon et de la Chine. Tous craquent pour son aspect santé.

La nutritionniste Catherine Lefebvre a eu la chance de visiter en Bolivie des plantations de quinoa biologique, lequel représente 40% de la production du pays. «Le quinoa est une plante très robuste qui peut pousser en altitude et n'a presque pas besoin d'oxygène. La culture du quinoa a relancé une bonne partie de l'économie en Bolivie. Il y a même des jeunes qui reviennent travailler sur les terres, car il y a de bonnes affaires à faire», a-t-elle constaté.

C'est en Bolivie que pousse la variété de quinoa «royal». Ce quinoa blond de première qualité grandit en altitude, dans les hauts plateaux des Andes. Mais, comme la plante s'adapte facilement, plusieurs pays, comme la Colombie, tentent désormais de cultiver différentes variétés de quinoa. «La Colombie est déjà avancée dans le développement du quinoa appelé doux ou "dulce". D'après moi, la Colombie est le prochain gros producteur de quinoa, croit Catherine Lefebvre. Ce sera intéressant de voir quel goût aura ce quinoa qui pousse près du niveau de la mer.»

Sur les tablettes des supermarchés, il existe plusieurs dizaines de variétés de quinoa. La plus connue est certainement le quinoa blond, avec sa texture légère et son goût de noisette. On trouve aussi des quinoas rouges et noirs, plus croquants. Le quinoa est aussi disponible soufflé, en flocons ou en farine.

Une pseudo-céréale

Le quinoa n'est pas une céréale à proprement parler; on la désigne plutôt comme une pseudo-céréale, puisqu'elle est de la même famille que la betterave ou l'épinard. Ses plants aux longues feuilles produisent des cocottes, où se trouvent les grains de quinoa. Il suffit de les émietter pour enlever la cosse et récolter les grains au goût un peu amer, qu'il faut rincer avant de cuire.

Autrefois considérée comme la céréale du pauvre, le quinoa gagne énormément en popularité depuis quelques années. Il trouve grâce aux yeux des consommateurs puisqu'il contient plus de protéines, de minéraux et d'oligo-éléments que le riz, le blé ou le maïs, par exemple. Sans compter le fait que le quinoa est sans gluten, une caractéristique de plus en plus recherchée par les consommateurs. La NASA l'a même déjà intégré au régime de ses astronautes dans l'espace!

Par contre, il ne faut pas lui donner toutes les vertus, nuance Catherine Lefebvre. «Une portion de quinoa contient 3,22 grammes de protéines, comparativement à 2,25 pour le riz. Ce n'est quand même pas aussi élevé en protéines qu'une légumineuse, par exemple, mais c'est une bonne alternative santé.»

Si, traditionnellement, les populations des plateaux andins l'utilisaient pour épaissir des soupes ou cuisiner des petits biscuits, le quinoa est un ingrédient très polyvalent, qui s'allie aussi bien au sucré qu'au salé. Plusieurs le dégustent chaud, en accompagnement, mais il est aussi excellent en soupe, en salade froide ou tiède et peut même être utilisé pour le petit déjeuner, à la manière du gruau.

Photo fournie par Catherine Lefebvre

Des Boliviens posent à côté d'un plant de quinoa.