Tokyo n'en finit plus de décrocher des étoiles. Avec 16 restaurants récompensés par trois macarons -- deux de plus que l'an dernier -- contre dix à Paris, le guide Michelin 2012 a conforté mardi la mégapole japonaise dans son statut de capitale des meilleurs restaurants du monde.

Le Japon a en outre ravi cette année à la France le titre de patrie des trois étoiles, avec un total de 32 restaurants ayant obtenu la récompense suprême dans l'archipel, contre 25 sur le territoire français.

Tokyo compte 160 000 restaurants, contre 15 000 à Paris et 200 000 dans toute la France.

Les inspecteurs du célèbre guide rouge, qui ont élargi depuis l'an dernier leurs recherches à la région de Yokohama et Kamakura, ont distingué au total 356 établissements, dont 17 trois étoiles (16 à Tokyo et un à Fujisawa), 57 deux étoiles -- dont 52 à Tokyo avec pour la première fois au monde un restaurant coréen (Moranbong) -- et 219 une étoile (179 à Tokyo).

La grande majorité (70%) des adresses sélectionnées proposent de la cuisine japonaise traditionnelle et contemporaine.

Ainsi, deux restaurants de cuisine nippone de Tokyo accèdent cette année au club prestigieux des trois étoiles: Sushi Yoshitake, qui entre pour la première fois dans le guide au rang suprême, et Ryugin, qui passe de deux à trois étoiles.

Il ne reste plus que deux établissements triplement étoilés qui proposent de la cuisine française: Quintessence (Shuzo Kishida, ancien de L'Astrance à Paris) et Joël Robuchon (chef Alain Verzeroli).

Robuchon, surnommé «le cuisinier du siècle», reste toujours le plus titré de Tokyo avec au total sept étoiles pour trois restaurants, si l'on ajoute les deux macarons décernés à La Table et à L'Atelier.

Beige, du chef français Alain Ducasse, gagne lui une deuxième étoile.

Mais classer dans la même catégorie des restaurants de haute gastronomie française et des établissements qui n'offrent que des sushis ou du fugu (poisson-lune) fait grincer des dents.

«Nous pensons que les évaluations que nous avons faites dès le départ, que ce soit pour la cuisine française ou japonaise, étaient tout à fait en phase avec à la fois les critères que nous avons partout dans le monde pour l'appréciation des restaurants et les attentes des consommateurs japonais», se défend Bernard Delmas, président de Nihon Michelin Tire.