Avec ses 5700 exposants de 185 pays, le SIAL Paris est un véritable parc d'attractions des tendances alimentaires. L'ingénieux y côtoie le délicieux, mais aussi l'étrange et le déroutant. Gouda au wasabi? Pastis à la mirabelle? On réserve notre jugement. Au moment de notre visite, plusieurs nouveautés n'étaient offertes que dans leur pays d'origine, parfois dans quelques commerces seulement. Les fabricants cherchaient des distributeurs pour pouvoir entrer chez les détaillants et, ultimement, chez les consommateurs.

En France, la chaîne Monoprix sélectionne des nouveautés qu'elle offre en magasin un mois pile après le SIAL. Au Québec, plusieurs entreprises envoient des éclaireurs pour flairer les tendances et s'en inspirer. Metro, par exemple, a trouvé des idées pour sa marque privée. «Nous avons fait des alliances avec de nouveaux fournisseurs de surgelés et de prêt-à-manger», indique la porte-parole de la chaîne de supermarchés, Marie-Claude Bacon. Pour quels produits? Il faudra attendre la fin de l'année 2011 pour le découvrir, car entre l'entente avec le fournisseur et la mise en marché, il s'écoule généralement un an.

Certains fabricants prennent donc des raccourcis. Triballat, dont la marque Sojasun est pourtant largement distribuée en épicerie, a lancé ses garnitures croquantes uniquement en ligne. Brum' offre aussi ses vaporisateurs sur son site web.

C'est que les nouveautés attirent l'attention des consommateurs, mais pas nécessairement leurs dollars. La majorité des produits lancés en épicerie cette année ne seront plus là l'an prochain. Le succès est difficile à prédire et même à reproduire. Recevoir un SIAL d'or, qui récompense les innovations ayant bien marché dans leur pays d'origine, ne garantit pas qu'un produit soit exportable. On n'est donc pas près de voir au supermarché du coin les saucisses de thon espagnoles, les bonbons au jus de légumes russes et ces espèces de «pop-tarts» allemandes farcies au poulet, des produits qui ont été tous été primés lors du plus récent Salon...