Chez nos voisins du Sud, Thanksgiving (le dernier jeudi de novembre) n'est pas qu'un simple congé férié. C'est une fête importante, qui est célébrée depuis 1621. En l'empruntant aux Américains, nous avons également importé leur menu, dont l'atoca (canneberge) et la patate douce, qui accompagnent la dinde ou le jambon. Mais l'abondance automnale, chez nous, c'est aussi les courges, les carottes, les betteraves, les navets, les choux et les pommes. Avec Danny St-Pierre, chef du restaurant Auguste, à Sherbrooke, nous avons conçu un menu d'Action de grâce plus local, qui nous ressemble.

Un peu d'histoire

Provenant d'une ancienne tradition de célébrer les récoltes agricoles, l'Action de grâce est déjà mentionnée dans l'Ancien Testament. On y parle des fêtes hébraïques des récoltes (Soukkhot) pour remercier Yawhé, le Créateur du monde, et lui «rendre grâce».

La version américaine de cette célébration est née un an après l'arrivée, en 1620, du Mayflower, bateau qui avait conduit des colons dans le Nouveau Monde. Les immigrants qui avaient survécu à un premier hiver rigoureux avaient tenu un premier festin pour rendre grâce au Seigneur de leur offrir une terre fertile, la récolte ayant été abondante.

Durant trois jours, les pèlerins avaient festoyé avec les Amérindiens, qui leur avaient appris à cuisiner la citrouille, à confectionner des petits pains de maïs, à farcir les dindes d'huîtres et à apprécier les fruits et les noix de la région.

Le repas de l'Action de grâce est traditionnellement composé d'une dinde, animal tout juste découvert par les premiers Européens d'Amérique.

Au Canada, le premier jour de l'Action de grâce fut célébré le 10 janvier 1799. En pleine révolution américaine, des colons restés loyaux à la couronne britannique débarquèrent chez nous et proclamèrent un jour de l'Action de grâce pour célébrer les événements importants. Il y a eu de nombreux changements de date par la suite, jusqu'à ce que le Parlement en fasse une fête nationale en 1957, fixée le deuxième lundi du mois d'octobre.