Fin de semaine de la Saint-Valentin. Plusieurs amoureux feront le plein de chocolat, d'huîtres et de piments forts, aliments aux supposées vertus aphrodisiaques. Les repas seront fastes et délicieux, mais peut-être qu'un bon beignet au miel serait finalement plus efficace.

Intrigué par les liens évidents entre sexualité et odorat, le neurologue américain Alan Hirsch a voulu évaluer la réponse sexuelle des hommes face à l'odeur de certains aliments. Il a, techniquement, mesuré l'augmentation de l'afflux sanguin pénien lorsque ces messieurs étaient exposés à certaines odeurs. Une trentaine d'hommes de tous les âges ont participé à cette étude inusitée. En tête de liste, l'odeur de tarte à la citrouille combinée à celle de la lavande augmenterait de 40% l'afflux sanguin.

 

Ce qu'il est très important de saisir ici, c'est que tous les hommes qui ont participé à l'étude sont américains. Or, la tarte à la citrouille, aux États-Unis, est traditionnellement servie le soir de l'Action de grâce par... maman!

Freud, des explications?

Le Dr Hirsch est plutôt rassurant. Ce ne serait pas tant la recherche de la mère qui serait en question, mais plutôt le sentiment de réconfort. La lavande sent bon la lessive fraîche. «Notre hypothèse, c'est que ces odeurs rappellent l'enfance et rendent certainement les hommes très relax et même nostalgiques», explique le chercheur, joint à Chicago cette semaine.

Parmi les autres odeurs ou combinaisons d'odeurs qui ont provoqué les plus vives réactions, la réglisse noire combinée au beignet augmente de 32% l'afflux sanguin. «Peut-être que si nous faisions le même test au Québec, la tourtière aurait de très bons résultats», estime le neurologue, très au fait de la culture alimentaire québécoise. L'orange a fait augmenter de 20% l'afflux sanguin, et le pop-corn au beurre, de seulement 9%, ce qui est finalement plutôt pratique puisqu'on consomme le pop-corn surtout au cinéma.

L'équipe du Dr Hirsch a ensuite voulu pousser plus loin ses investigations et a fait des tests similaires du côté des dames. Le concombre a obtenu de très bons résultats. La tarte à la citrouille aussi. À l'inverse, les odeurs de viande et de cerise ne prédisposaient pas du tout les femmes.

Cher, le chocolat

Difficile période pour les chocolatiers. Le prix du cacao s'affole. Au mois de janvier, son cours a atteint des sommets inégalés depuis une trentaine d'années.

Cette hausse des prix de la matière première arrive au moment où les consommateurs achètent moins de gâteries, comme ces jolis chocolats à 80% de cacao. Cette semaine, le pays du chocolat, la Suisse, a annoncé un recul de 6% de ses exportations de chocolat ainsi qu'une diminution de la consommation sur le marché local.

Si même les Suisses mangent moins de chocolat, c'est que ça va vraiment très mal. C'est la première fois depuis six ans que le chiffre d'affaire de la Fédération des fabricants suisses de chocolat - parmi lesquels les géants Lindt et Kraft - régresse. Seuls quelques marchés sont en hausse. Les affaires sont encore bonnes dans les Émirats arabes unis, en Arabie Saoudite, au Koweït, en Australie et en Chine.

Chez nous, plusieurs commencent à être sérieusement inquiets de cette hausse et de l'effet qu'elle aura inévitablement sur leurs produits. À Première Moisson, le vice-président Bernard Fiset avoue qu'il cherche de nouveaux fournisseurs. Le problème, c'est qu'il n'y a pas tant d'acteurs sérieux sur la planète chocolat. Près des trois quarts du cacao provient d'Afrique de l'Ouest. Quand le prix monte, il monte partout. «Et nous ne voulons pas baisser la qualité du chocolat que nous utilisons», assure Bernard Fiset.

Même promesse de la chocolatière Chloé Gervais-Fredette: «Nous utilisons du chocolat de première qualité, la hausse du prix du cacao ne s'est pas encore rendue jusqu'à nous, note la propriétaire des Chocolats de Chloé. Depuis quelques années, le prix monte constamment, il ne descend jamais.»

Note aux investisseurs: mieux vaut acheter beaucoup de chocolat de Saint-Valentin cette année...