C'est un Québécois qui représentera le Canada au Bocuse d'Or Amériques de 2020, un concours qui déterminera quel est le meilleur chef des Amériques en vue de la grande compétition mondiale un an plus tard.

Samuel Sirois, professeur en cuisine à l'Institut de tourisme et d'hôtellerie du Québec (ITHQ), a remporté cette semaine le concours canadien contre deux autres candidats.

Les juges ont été apparemment séduits par les saveurs québécoises que l'on retrouvait dans ses plats, dont la canneberge et le vinaigre de sureau.

Lui et son équipe - le professeur à l'ITHQ Gilles Herzog et le commis et étudiant Alexy Jetté - avaient deux heures pour concocter sept assiettes, à partir d'une seule protéine permise : le canard, et un thème qui était «la tourtière canadienne».

En entrevue, dimanche, M. Sirois a dit ressentir «énormément de fierté» de sa victoire, même s'il ne s'agit que du début de son aventure.

«On est heureux de ce qui vient de se produire, mais on ne s'assoit pas sur nos lauriers. On sait très bien que ce ne sera pas gratuit et qu'il y a d'autres équipes qui vont nous attendre», a-t-il confié.

Pour le concours des Amériques, l'équipe québécoise devra se mesurer à 10 autres pays qui chercheront à être parmi les cinq candidats choisis pour la grande finale du concours à Lyon, en 2021.

Pour cette prochaine étape, les concurrents auront cinq heures et demie pour préparer 24 assiettes, à partir d'une viande et d'un poisson, qui ne sont pas encore connus par les participants.

Les détails du concours devraient être dévoilés à l'automne seulement, mais l'équipe québécoise ne chômera pas d'ici là.

«On travaille sur des garnitures passe-partout, c'est-à-dire qu'est-ce qui peut aller avec n'importe quelle viande, a-t-il expliqué. On va essayer d'avoir quelque chose qui puisse aller autant avec une volaille qu'avec une viande rouge, autant avec tel type de poisson que tel autre type de poisson.»

C'est l'étape la plus difficile, dit-il, car il existe beaucoup de variables inconnues.

Plusieurs compétiteurs de taille

M. Sirois s'attend à une féroce compétition de la part de plusieurs pays d'Amérique, dont le Brésil, l'Argentine et les États-Unis.

«Les États-Unis, ma foi, ont une équipe de feu. Ils nous attendent et on sait très bien qu'eux vont être prêts», a-t-il confié.

Au dernier concours Bocuse d'Or mondial, en janvier 2019, le Canada avait tout de même réussi à obtenir la 13e place sur 24, mais il s'était fait dépasser par les États-Unis qui avaient terminé au 9e rang. Les États-Unis avaient d'ailleurs remporté la première place en 2017.

Depuis plusieurs années, les pays scandinaves s'illustrent particulièrement dans ce concours. En janvier dernier, le Danemark, la Suède et la Norvège occupaient les trois premières places.

Et ce n'est pas par hasard, selon M. Sirois.

«Les gouvernements de ces pays-là ont décidé de mettre vraiment les moyens à disposition des cuisiniers pour s'assurer d'aller chercher le maximum de résultats possibles», a-t-il soutenu.

«Ils ont compris qu'il y a une très très grosse retombée dans leur industrie de tourisme et de restauration. C'est immense.»

Le chef québécois invite d'ailleurs les différents gouvernements canadiens à leur emboîter le pas.

«C'est sûr que je prêche pour ma paroisse, mais c'est aussi une façon pour nous d'être sur la scène mondiale et de se démarquer, a-t-il indiqué. On a tellement de richesse à montrer au niveau des connaissances, de nos façons de faire, de nos produits.»