Jean-Pierre Senneville est président de l'entreprise Les Bleuets sauvages du Québec, un groupe de producteurs spécialisés dans la transformation de bleuets sauvages en bleuets sauvages surgelés. Et il détient plus de la moitié de la production. Il fait le point sur ce joyau québécois, fierté du Saguenay-Lac-Saint-Jean, très prisé à l'international... mais pas assez présent au Québec, selon lui.

Numéro 1 mondial

«On est le plus important producteur de bleuets sauvages biologiques mondial et le plus important fournisseur de bleuets sauvages boréals 100 % naturels sur la planète», lance d'emblée Jean-Pierre Senneville. Les bleuets sauvages dits «boréals» sont produits naturellement, sans pesticide. Le groupe exporte vers 35 pays. Et compte des géants parmi ses clients, dont Danone et Nestlé. L'an dernier, leur chiffre d'affaires a atteint 125 millions de dollars.

Pourquoi congelés?

Quatre-vingts millions de livres, c'est le gigantesque volume de production de Bleuets sauvages du Québec en 2016. Avec un tel volume, offrir le produit congelé s'imposait comme la meilleure stratégie pour écouler le stock. N'y a-t-il pas une demande pour des bleuets sauvages frais? «Oui, mais elle n'est pas comblée par l'entreprise», répond M. Senneville. De plus petites bleuetières en offrent, tout comme certaines offrent l'autocueillette en août. Pas d'autocueillette chez les bleuetières du groupe, où les fruits sont cueillis mécaniquement.

Pas faciles à trouver... au Québec!

Étrangement, avec le succès à l'international d'un produit local, on ne trouve pas partout ces bleuets congelés chez nous. «On est un peu le cordonnier mal chaussé!», reconnaît Jean-Pierre Senneville. Car ce n'est que depuis peu que le Québec est prêt à consommer ce type de produit, avance-t-il comme explication. Pour l'instant, seul Costco vend à l'année des sacs congelés de bleuets sauvages boréals, sous la marque Moov. Dans quelques semaines, les marchés Metro les offriront aussi, sous les marques Irresitibles ou Natures Touch, nous confie-t-il. Comme ces produits ne sont pas biologiques, devant la demande, l'entreprise est en transition pour exploiter davantage le marché bio.

Une compétition féroce

Si la popularité des bleuets augmente partout dans le monde, la production suit également la tendance. Il y a 12 ans, 500 000 livres de bleuets (canadiens, européens et cultivés) étaient produits dans le monde. Aujourd'hui, ce nombre a bondi à 2 milliards! Sans oublier que le Canada, les États-Unis et le Chili ne sont plus les seuls acteurs. Près de 25 pays cultivent maintenant le bleuet, dont le Maroc, l'Espagne ou encore la Chine. Si le Canada reste le seul à offrir autant de bleuets sauvages, le consommateur, lui, ne différencie pas vraiment un bleuet cultivé d'un sauvage. Et ce dernier est généralement plus cher. 

Des propriétés conservées

Le bleuet sauvage ne pousse pas dans les arbres comme le bleuet cultivé (corymbe), mais à 8 pouces du sol, un peu comme sur une vigne. Il est plus sucré et plus petit que le bleuet cultivé. Cueillis généralement le soir, ces bleuets sont envoyés à l'usine le lendemain matin pour être traités (lavés, asséchés, surgelés, calibrés par grosseur et passés sous rayons X). Congelé en moins de 24 heures, le bleuet garde ainsi toutes ses propriétés. 

Smoothie aux bleuets sauvages boréals de Jean-Pierre Senneville

Sa conjointe et lui en boivent un tous les matins!

Ingrédients

- 1 tasse (250 ml) de bleuets sauvages boréals congelés

- 1/2 tasse (125 ml) de yogourt à la vanille 

- 1/2 tasse (125 ml) de lait d'amande

- 1 banane coupée

Préparation

Dans un bol, cuire les bleuets au micro-ondes pendant une minute.

Déposer les ingrédients dans le mélangeur.

PHOTO ARCHIVES LE QUOTIDIEN

Jean-Pierre Senneville, président de l'entreprise Les Bleuets sauvages du Québec