Tests anti-explosion, antimiettes, le célèbre pâtissier français Pierre Hermé a mis au point pendant plus d'un an un «macaron de l'espace», qui a rejoint jeudi la Station spatiale internationale, pour le 39e anniversaire de l'astronaute Thomas Pesquet.

Après un rendez-vous manqué avec l'ISS mercredi en raison d'un problème de GPS, une capsule de ravitaillement Dragon s'est arrimée à la Station, a annoncé jeudi la Nasa.

Dragon apporte aux six astronautes de l'ISS plus de 2,2 tonnes de vivres et d'équipements destinés à des expériences scientifiques.

Elle contient également une petite douceur française: deux boîtes de sept macarons, ces petits biscuits très en vogue, sous vide, à l'intention du Français Thomas Pesquet, qui fêtera ses 39 ans le 27 février.

Pour le parfum, Pierre Hermé, qui a modifié la recette de ses macarons emblématiques pour les envoyer dans l'ISS, a choisi la framboise car «son goût puissant plaît à tout le monde».

Il a commencé il y a plus d'un an à travailler pour mettre au point un macaron conforme aux exigences de la Nasa et du Cnes.

«C'était comme une page blanche. Je n'étais pas sûr de pouvoir y arriver surtout quand ils ont commencé à me décrire toutes les contraintes», confie Pierre Hermé.

«Après les premiers tests, nous avons décidé de réduire la taille» du biscuit, indique Alain Maillet, qui s'occupe notamment de la nutrition des astronautes au Cnes, l'agence spatiale française, à Toulouse. Il doit pouvoir être englouti en une seule bouchée.

Car dans l'ISS, milieu en micropesanteur, il faut éviter d'avoir des miettes qui pourraient être inhalées par un astronaute.

Des tests de vibrations, reproduisant celles lors des lancements de fusée, ont été menés afin de vérifier que le biscuit n'explosait pas.

Sur Terre, les macarons, dont les coques sont faites de poudre d'amande, de sucre et de blancs d'oeuf, sont un peu friables. Ceux destinés à l'ISS sont un peu plus cuits, toujours pour éviter les miettes.

Le macaron de l'espace doit également résister aux chocs thermiques, relève Pierre Hermé. Pas question de le garnir d'une crème ou d'une ganache. «Nous avons opté pour une texture proche de la pâte de fruit», dit-il.

«Pour moi, le challenge était d'arriver à faire quelque chose de bon qui fasse plaisir», déclare Pierre Hermé. Il se dit également sensible au «symbole» car «le macaron fait partie du patrimoine culinaire français».